@Olivier Perriet
On voit se développer peu à peu sur AgoraVox une pathologie d’un type très particulier dont toute une série d’articles présentent les symptômes.
En résumé : des individus qui vivent dans un Occident relativement épargné par les guerres, qui peuvent exprimer très librement les idées les plus fantaisistes dans une presse tout à fait libre et même les plus criminelles sur le Net, et singulièrement sur AgoraVox, prennent délibérément le parti de régimes où de pareilles activités leur seraient absolument interdites sauf, évidemment, s’ils s’appliquaient cette fois à être du côté du manche et s’évertuaient, comme en Turquie, et en Iran, à cirer les pompes d’un Erdogan ou d’un Khamenei.
A la suite d’un autre article du même tonneau qui faisait il y a quelques jours l’apologie des crimes perpétrés par l’Iran et ses alliés en Syrie, je me suis fait insulter par toute une série de décérébrés, ce qui m’a obligé à essayer de comprendre le cheminement - que je n’ose pas dire intellectuel - qui avait pu les induire à croire avec tant de fanatisme à leurs constructions délirantes.
On aboutit nécessairement à ce renversement dialectique déjà très bien vu par Orwell analysant dans 1984 la logique des totalitarismes : la démocratie (la nôtre !), c’est la tyrannie. La dictature, pure et dure, c’est au fond la seule vraie démocratie, et c’est ce qu’on peut souhaiter de mieux.
Faisons donc l’effort, même si c’est difficile, d’entrer dans la cervelles des thuriféraires de la violence politique. Prenons un cas très particulier concernant le rôle de la presse. Dans nos pays, il n’est jamais bien clair. C’est la presse française qui aura fabriqué la candidature de Macron et lui aura permis de s’installer à l’Elysée ; tout le monde peut être d’accord là-dessus, mais dès que les difficultés vont commencer à cause d’une inconsistance évidente de la politique engagée (ça ne devrait plus tarder), la même presse n’aura aucun scrupule à démolir Macron, et les journalistes n’auront pas à craindre qu’on leur reproche d’avoir été inconséquents : il n’y aura aucune censure directe de la presse. Comparons cela avec ce qui se passe en Turquie après le coup d’état : les journalistes des rédactions de la presse d’opposition, on les envoie en cabane, on les remplace par d’autres à la dévotion d’Erdogan. On pratique les mêmes purges dans la magistrature et le système d’enseignement. On envisage même de rétablir la peine de mort parce que les morts ne peuvent plus manifester ni crier des slogans. Quelle simplicité ! Quelle clarté ! En Iran, il y a longtemps qu’on torture dans les prisons, qu’on élimine physiquement les opposants. Quelle admirable efficacité, dont l’absence fait si cruellement défaut chez nous !
Notre démocratie est une démocratie honteuse de faux-culs. Chaque parti qui arrive au pouvoir, après quelques années, voire quelques mois, commence à traîner de lourdes casseroles dont la presse finit par faire ses choux gras, mais le pouvoir « démocratique » n’ose pas faire taire la presse par les moyens qui sont en usage en Turquie, en Iran voire en Russie. Quelle lâcheté dans ces régimes parlementaires que l’opinion publique paralyse ! Quelle belle audace, au contraire, dans les dictatures où l’on sait faire prévaloir en toutes circonstances cette Vertu que brandissait déjà un Robespierre et dont on avait vu de si parfaits exemples dans les si belles journées de septembre 1792.
L’Occident, qu’on dit démocratique, c’est la confusion, la foire d’empoigne à cause des intérêts divergents des factions politiques et des groupes sociaux. Dans les dictatures, il n’y a qu’un intérêt, c’est celui du pouvoir en place, lequel se confond nécessairement avec l’intérêt du peuple. Ce dernier point est absolument vrai et incontestable puisqu’aucune presse ne peut plus mentir pour dire le contraire. En France par exemple, tel aura soutenu Macron qui le regrettera amèrement quelques mois plus tard, et l’intérêt à long terme d’un engagement politique est aussi difficile à évaluer que celui des investissements soumis aux fluctuations des cours de la bourse. On ne sait jamais sur quel pied danser.
Ce qu’il y a de bien dans les dictatures, c’est que si on se tient le plus près possible de régime en place, si on s’applique à le justifier en toutes circonstances, il n’y a rien à craindre. On ne sera jamais ni viré ni pendu. Dans les démocraties, chacun est un peu victime, un peu bourreau ; tout cela est fort confus. Dans les dictatures, en revanche, on sait où sont les victimes et où sont les bourreaux. Il est donc beaucoup plus facile de savoir dans quel camp se placer, et ceux qui se plaignent de n’être pas du bon côté sont de parfaits imbéciles : ils n’avaient qu’à mieux choisir. On les plaindra pas !
N.B. Ces derniers paragraphes sont ironiques. Je tiens quand même à le préciser pour ceux qui ont du mal à décoder cette tonalité. Cela leur évidera de se ridiculiser en me reprochant de faire l’apologie de la dictature..
06/03 10:14 - ETIENNE
@pipiou2 Il y a une correlation directe entre la promotion d’un produit et les ventes de (...)
26/02 08:58 - julius 1ER
Vous avez raison Mr Guigue les chiffres parlent d’eux- mêmes ..... mais cela permet de (...)
25/02 12:23 - pipiou2
@covadonga*722 Si tu vois de l’humour quelque part c’est que tu n’as pas bien (...)
23/02 16:05 - pipiou2
@covadonga*722 Si je veux que vous fassiez la liste des des premières puissances mondiales que (...)
23/02 16:01 - pipiou2
@Fifi Brind_acier Ben voyons !! Toujours plus loin dans la bêtise et le baratin. Et en Corée (...)
22/02 20:40 - Yann Esteveny
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