Alors qu’en France, on se prépare pour le grand chambardement de la SNCF, on a voulu aller en Grande-Bretagne où une autre bataille du rail cristallise aussi toutes les tensions.
« Sauf que nos voisins britanniques se battent, eux, pour re-nationaliser leurs trains. Car voilà bientôt 25 ans qu’une vingtaine de compagnies privées s’y partagent le réseau sans réelle concurrence ; et le bilan est assez catastrophique : outre les lignes surchargées, les tarifs y sont jusqu’à 6 fois plus chers qu’ailleurs en Europe. »
Sans réelle concurrence, c’est moi qui souligne. C’est toujours ainsi que ça se passe.
Dans le passé, il y avait des lois anti-trusts pour éviter les situations de monopoles. Le néolibéralisme mondialo-capitaliste a trouvé le moyen de retourner ces lois anti-monopoles contre les Services publics tout en y échappant eux-mêmes grâce à leur bras armé qu’est l’OMC.
L’OMC ne s’occupe pas, mais pas du tout des « petits arrangements entre amis », au nom du principe que « ça ne nous regarde pas ».
Cela ne vous rappelle rien ?
« Le capitalisme contemporain est devenu par la force de la logique de l’accumulation, un « capitalisme de connivence ». Le terme anglais « crony capitalism » ne peut plus être réservé aux seules formes « sous-développées et corrompues » de l’Asie du Sud est et de l’Amérique latine que les « vrais économistes » (c’est à dire les croyants sincères et convaincus des vertus du libéralisme) fustigeaient hier. Il s’applique désormais aussi bien au capitalisme contemporain des États-Unis et de l’Europe. Dans son comportement courant, cette classe dirigeante se rapproche alors de ce qu’on connaît de celui des « mafias », quand bien même le terme paraîtrait insultant et extrême. » ( Par Samir Amin, économiste et président du World Forum for Alternatives. )