L’Histoire et l’économie ne se regardent pas de façon figée et le tableau dépeint est plus que trompeur.
S’il ne faut pas nier le plein emploi de l’Allemagne à la fin des années 30, il ne faut pas non plus dissocier de cet effet que plus de 85% de l’activité du Reich était tourner vers l’effort de guerre (effort qui n’a pas débuté le lendemain du 1er septembre 1939).
Hitler a lancé toute son industrie et son économie dans la marche à la guerre et l’ensemble de la nation avance vers ce bouleversement. La politique initiée par Hitler n’avait aucune chance de passer à coté de ce sur quoi elle a été construite et elle était essentiellement destinée à produire le conflit que nous avons connu.
La politique des grands travaux qui sauvent l’économie d’un pays est un trompe l’oeil. Les USA qui avaient adoptés le New Deal finissaient depuis quelques temps de constater l’essoufflement de la manœuvre et eux non plus sans cette guerre ils n’auraient pas su tenir bien longtemps. L’Allemagne à la veille de la guerre est au bord de la banqueroute et sans la guerre son économie se serait effondrée car totalement sous perfusion de crédits.
Car tout est là dans ce mirage des grands travaux : le crédit. Rien ne se fait sur fonds propres ou privés, l’état emprunte et il injecte massivement ces liquidités (faute d’investisseurs) dans des grands travaux couteux. Le résultat à court terme est de l’emploi et de la croissance avec une masse de liquidité circulant et dynamisant l’économie. Le compte de fée prend fin quand il faut commencer à rembourser ce que l’on doit à ses créanciers et au delà de 5-10 ans, les effets bénéfiques ne suffisent plus à dégager assez de ressources pour l’état afin qu’il puisse couvrir ses dettes. Nous arrivons alors à la situation de l’Allemagne (programmée comme telle dés le début) où la finalité est bien cette guerre qui va circonscrire toute économie classique.
Actuellement, nous sommes tellement impactés par le poids de notre propre dette qu’il serait absurde de penser que nous disposerions de crédits possibles pour mener une politique audacieuse de grands travaux (bye bye Mélanchon et se rêves utopiques qui sans les banques n’aura rien comme moyen d’agir - autrement qu’en fait une inflation de masse j’entends). L’Allemagne était programmée pour faire la guerre, industriellement et économiquement, c’est d’ailleurs ce levier qui lui a permis d’avoir les crédit pour s’y préparer. L’Amérique et son new deal n’auraient pas passer le cap des années 40 sans participer à la guerre, la récession de 1937 soufflait le vent d’un effondrement structurel et ce malgré des politiques de relance nombreuses durant toutes les années 30.
La réalité des choses est qu’il est assez facile de prédire ce qui finit par nous être présentée comme une fatalité ponctuelle, les principaux acteurs savent très bien le jeu qu’ils jouent et savent très bien qu’il n’est pour nous (la plèbe) que de leur laisser suffisamment de marge de manœuvre pour nous mener, non pas où il serait bon qu’on soit mais, où ils veulent.
12/03 08:33 - Gasty
@ l’auteur Félicitation pour votre article qui a su apporter une foule de commentaires (...)
09/03 18:50 - Ben Schott
09/03 18:18 - julius 1ER
Hitler a dépensé sans compter et tous azimut .... et ce sont les autres pays qui ont payé la (...)
09/03 12:35 - Aaltar
L’Histoire et l’économie ne se regardent pas de façon figée et le tableau dépeint (...)
09/03 12:09 - Mélusine ou la Robe de Saphir.
@Ben Schott Je viens de relire la biographie de Guy Debord que mes amis ont bien connu entre (...)
09/03 12:00 - Ben Schott
@Mélusine ou la Robe de Saphir. « il serait loin de vous apprécier » Puisque vous le (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération