@JL
Désolé, je n’avais pas vu votre message.
Le mot « mimesis » apparaît dans le langage philosophique dans la République de Platon et dans la Poétique d’Aristote. Selon Aristote, la tragédie est l’imitation d’une action (la mimesis d’une action). Platon est extrêmement méfiant vis-à-vis de l’imitation et parle de « chasser les poètes de la Cité » parce qu’il est plus proche du religieux sacrificiel et qu’il se méfie de l’imitation comme de la peste parce qu’il sait qu’elle apporte effectivement la peste.
Aristote est plus serein par rapport à cette notion, bien qu’il réintroduise la notion de « catharsis » à propos du spectacle de la souffrance du héros tragique. Platon est du côté des interdits et Aristote des rituels, l’un veut prévenir ce que l’autre veut guérir (les deux fonctions du religieux sacrificiel).
Girard reprend cette notion en lui donnant un sens spécifique avec l’engendrement diachronique de la mimesis de rivalité par « la mimesis d’appropriation » (nous sommes d’accord sur le fait qu’il s’agit de la même, mais sous une autre forme) et développe une théorie original du religieux comme mise à distance de la violence mimétique.
Le « mimétisme » (par ex. la stratégie de camouflage du caméléon) est une notion courante qui désigne le fait d’imiter quelqu’un, mais la notion de rivalité est absente.