L’ingérence américaine fleurissait sur un terreau fertile. La
chute du système soviétique en 1991 a surtout été une aubaine pour les mafias
locales. Ceux qui disposaient de capitaux pour investir étaient ceux qui
s’étaient enrichis et qui avaient le pouvoir précédemment. Ils se sont
appropriés les richesses nationales et les biens stratégiques tels que le
pétrole, le gaz, les métaux rares et précieux. L’ouverture des frontières leur a
permis de mettre à l’abri des fortunes colossales acquises illégalement dans
des pays sûrs notamment des paradis fiscaux.
Au début des années 1990, de nombreux groupes criminels se sont
développés. Mais la presse internationale préférait regarder du côté de la
Tchétchénie pendant que les grandes familles transfrontalières passaient de
contrats. En fait, sur le terrain, pour contrecarrer la prise de contrôle de la
zone sud ouest de Moscou par les gangs mafieux tchétchènes, le maire de Moscou a
fait appel à des groupes criminels de Sibérie pour casser la domination tchétchène
dans la capitale.
L’argumentation de cet article peut se retourner : il
est aussi ridicule d’attribuer les destinées de la Russie à l’Amérique (qui ne
s’est pas gênée pour fournir un appui logistique) qu d’attribuer aujourd’hui à
la Russie les malheurs occidentaux.