j’aimerais revenir sur la « possession » des objets, car je crois qu’elle s’oppose à la notion de « l’avoir ».
Il me semble que l’on est passé d’une époque où la rareté des objets conduisait à les posséder, et à conférer aux plus désirés un statut de totem : « ma bagnole », à une période
d’abondance excessive qui ne laisse plus de place à cette sacralisation.
or, cette attitude entraînait une prise de soin de l’objet possédé et faisait de ce rapport privilégié une sorte de rempart contre son remplacement, une sorte de paravent, peut-être, contre la tentation de « plus », de « mieux » ou tout simplement de « nouveau »
dans cet ordre de choses, ne peut-on imaginer que l’acquisition de son habitation et du lopin de terre permettant de croire qu’on pourra au moins toujours se nourrir, formatent un budget serré qui contraint à ne pas pouvoir céder aux sirènes de la pub et des modes ?