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Commentaire de eau-du-robinet

sur Les guerres américaines seraient-elles « légales » ?


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eau-du-robinet eau-du-robinet 24 mars 2018 11:47

Bonjour Kent,
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Merci pour votre commentaire constructif.
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" ... il parait nécessaire de compléter en se demandant où était passé le capital qui ne s’investissait plus dans l’économie américaine pour financer l’achat des machines..."
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La longueur d’un message sur Agoravox est limité et j’ai été obligé de couper quelques paragraphes, car mon commentaire avait dépassé le seuil autorisé.
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Malgré la bonne santé affichée par l’économie américaine à la fin des années 1920, les bases de la croissance apparaissaient de plus en plus fragiles en raison de la surproduction industrielle, de la spéculation boursière, de l’endettement généralisé et de la persistance de la crise de l’agriculture.
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À l’annonce de la baisse des prix et des bénéfices industriels, à la mi-octobre 1929, certains spéculateurs décidèrent de vendre leurs actions pour empocher une plus-value au moment où les cotations boursières de Wall Street (New York) étaient encore à un niveau élevé. Le cours des actions diminua rapidement, entraînant une panique qui culmina le 24 octobre, jour où 16 millions de titres furent proposés à bas prix sur le marché, sans trouver de preneurs. Après un temps d’arrêt, l’effondrement des cours s’étendit à toutes les valeurs et toucha même les symboles de l’industrie américaine. Des centaines de milliers de petits actionnaires se trouvèrent ruinés. Les banques, qui avaient multiplié les crédits depuis plusieurs années, ne purent récupérer leurs fonds auprès des personnes endettées, alors que, dans le même temps, ceux qui avaient de l’argent en dépôt se mirent à le retirer. Ne disposant pas des sommes nécessaires pour les rembourser, beaucoup de banques firent faillite. Ce manque de liquidités entraîna une diminution des investissements industriels et de la consommation de produits manufacturés et agricoles. En trois ans, la plupart des banques américaines fermèrent leurs portes.
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La crise s’étendit au monde entier lorsque les banques américaines réclamèrent le remboursement de leurs prêts à l’étranger et rapatrièrent les capitaux qu’elles avaient investis. L’Autriche fut la première touchée, avec la faillite de la banque Kreditanstalt. En Allemagne, la faillite de la Danat Bank, en juillet 1931, provoqua l’effondrement du système bancaire. La baisse des prix des produits manufacturés, inégale selon les pays et les secteurs, fut un phénomène général. Elle atteignit environ 30 p. 100 de 1929 et 1932. Dans l’agriculture, déjà en crise depuis une décennie, la baisse atteignit 65 p. 100 pour les prix de gros des denrées agricoles. Conséquence logique de la surproduction des années 1920, la production industrielle et agricole s’effondra. Des stocks entiers de blé sur pied et de voitures invendues furent détruits. Les pays dont la croissance avait été dépendante des investissements étrangers (Allemagne, Pologne) et ceux où le crédit avait explosé (États-Unis, Canada) furent les premiers touchés.
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Très endetté et ne pouvant rapatrier ses capitaux investis en Allemagne, le Royaume-Uni dut abandonner la référence de l’étalon-or pour sa monnaie qui fut dévaluée de 40 p. 100 en septembre 1931. La chute de la livre sterling provoqua par contrecoup celle d’une trentaine de monnaies qui lui étaient liées (Scandinavie, Portugal, Égypte, etc.). Les flux financiers internationaux étaient totalement désorganisés et le commerce mondial sombra dans le marasme. Le commerce international commença à décliner à partir de 1930 et atteignit son point le plus bas en 1932, les dévaluations monétaires et les mesures protectionnistes prises par les différents gouvernements ne faisant qu’accroître la récession.
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Restée relativement à l’écart du marasme mondial en raison de sa faible insertion dans le système bancaire international, la France fut touchée par la crise en 1932, à cause de la dévaluation de la livre britannique qui mit à mal la stabilité du franc. La baisse des prix agricoles commencée en 1930 s’accéléra et la chute des exportations provoqua une baisse de la production industrielle. En 1933, le pays comptait déjà 1,5 million de chômeurs. Les mesures prises par les gouvernements radicaux (subventions aux entreprises en difficulté, barrières douanières, encouragement à la baisse de la production agricole) ne purent enrayer la crise, mais compromirent les finances publiques.
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Sur le plan humain, l’accroissement du chômage, estimé à 30 millions de personnes à la fin de 1932 (sans doute sous-évalué), contre 10 millions trois ans plus tôt, fut l’aspect le plus tragique de la crise. Les ouvriers, mais aussi les employés, en furent les principales victimes. En Allemagne et en France, les classes moyennes (cols blancs, artisans, commerçants, petits industriels) s’appauvrirent et firent chuter la consommation. Le malaise social se répandit dans tous les pays. Au milieu des années 1930, on estimait qu’un cinquième de la population britannique était sous-alimentée. En 1934 eut lieu la plus célèbre des marches contre la faim, qui conduisit les chômeurs de Jarrow, au nord-est de l’Angleterre, à Londres. Aux États-Unis, la sécheresse frappa une partie des régions du Midwest et du Sud-Ouest, et la région devint célèbre sous le nom de Dust Bowl (désert de poussière).
source : http://www.cegepsherbrooke.qc.ca/ bourgech/crise1929.htm
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