Echec total hier 26 Mars à Varna (Bulgarie), des pourparlers entre l’Union
européenne et la Turquie.
L’accord UE-Turquie du 18 mars 2016, promet à la Turquie (terre
d’accueil de quelque 3,5 millions de réfugiés syriens) trois milliards
d’euros d’aide. Le 14 mars dernier, la Commission a approuvé une deuxième
tranche d’aide de trois milliards d’euros.
Recep Tayyip Erdoğan a indiqué qu’il attendait ce
versement de trois milliards. Il a
par ailleurs répété que la Turquie voulait progresser dans son adhésion
à l’UE et appelé à la libéralisation des visas. Il a précisé qu’Ankara avait rempli les 72 conditions pour la suppression des
visas pour les voyageurs entre la Turquie et l’UE et que tous les documents nécessaires ont été envoyés à la Commission. Le
président Erdoğan aurait dit aux dirigeants européens qu’ils devaient finaliser
le dossier rapidement et commencer à parler sérieusement de son
adhésion à l’Union douanière européenne.
Donald Tusk, président du Conseil européen, a notifié de son côté qu’Ankara s’était
engagée à respecter les normes les plus élevées en matière de
démocratie. L’amélioration des relations UE-Turquie dépendrait des progrès réalisés
sur des questions telles que l’état de droit, la liberté de la presse et aussi
les opérations militaires en Syrie. Le Conseil européen a appelé Ankara à cesser de violer le droit
international.
En attendant, les navires de guerre d’Ankara continueront de bloquer les
opérations d’exploration gazière dans les eaux territoriales de l’île (malgré les protestations de Chypre accusant la Turquie d’avoir aussi violé le droit
international maritime).
La ligne diplomatique française « compréhensive » (type Daladier-Chamberlain 1938) légitimant l’invasion du Nord de la Syrie par les turcs, avait été reconfirmée à plusieurs reprise par le gouvernement jusqu’au 19 Mars 2018 (date du point presse très « polémique » du Ministère des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian).
Cette ligne Munichoise de la France avait été spectaculairement rejetée (à l’unanimité !) par le Parlement Européen le 8 février 2018.
Malgré la discrétion des médias français, l’important sommet de Varna du 26 Mars 2018 démontre bien que les institution européennes ont tenu bon et que cette fermeté a parfaitement été suivie et maintenue à la fois par le Conseil Européen ET par la Commission Européenne.
Les vaines tentatives de la diplomatie française, complètement isolée, « d’assouplir » la position européenne vis-à-vis de l’invasion turque n’auront servi à rien. Si ce n’est à discréditer encore plus catastrophiquement le jeune président français sur la scène internationale.
Le remaniement ministériel s’impose logiquement.
La logique veut aussi qu’un changement (clair et bien médiatisé) de la ligne diplomatique, permette d’offrir une ou deux fonctions ministérielle à l’UDI (première satisfaction « sectorielle » potentielle des « Bouledogues de la République »).