Fatihou Ahmed fait le point sur la rencontre avec le préfet et menace de tout dire :
DÉCLARATIONS AUX MÉDIAS - 1ER AVRIL 2018
POINT SUR LA GRÈVE GÉNÉRALE POUR NOS DROITS À MAYOTTE
À l’attention de mes frères et soeurs Mahorais.
Après notre discussion avec le Délégué du gouvernement ce samedi 31
mars, malgré la fatigue, je ne trouve pas le sommeil. Je suis bouleversé
par les discussions que nous venons d’avoir avec M. le Délégué du
gouvernement.
J’en ai marre d’entendre toujours les mêmes « conneries ».
Je suis fatigué d’aller et venir à Mamoudzou sans rien de concret et cela me coûte cher en carburant pour rien au final.
Je refuse d’entrer dans le système du politiquement correct dans lequel on veut me faire entrer contre mon gré.
Je refuse de devenir celui qui comme les autres, tente à chaque fois de
noyer le poisson face aux regards parfois inquisiteurs mais oh combien
justifiés, de ceux qui sont tout autant fatigués (si ce n’est plus) mais
qui ont besoin que les choses changent réellement à Mayotte.
Ce
n’est pas moi cela. J’aime la vérité. J’aime la franchise. J’aime la
transparence. J’aime pouvoir apporter de vrais réponses aux gens quand
cela est possible. Quand ce n’est pas possible, j’aimerais pouvoir à
chaque fois le leur dire et le leur expliquer.
Je suis direct. Je
dis les choses. Parfois cela aide, d’autres fois un peu moins. Mais cela
a le mérite de la clarté, de l’économie du temps. Le temps. Le temps
qui passe trop vite en ce monde. Ce monde, trop compliqué pour nous
autres. Ce monde que certains rendent encore plus complexe en ne disant
pas les choses clairement. Ce qui nous fait encore perdre davantage de
temps. Ce temps qui, pourtant, nous manque tant.
Puis-je jouer à
cela ? Je ne le crois pas. Les Mahorais-es ne sont pas bêtes. Pas plus
que les autres. Il faut leur expliquer tout simplement. Leur expliquer
nos choix, par nos arguments et notre raisonnement.
Alors je vais préférer rester fidèle à cette ligne de conduite qui est la mienne. Celle de la transparence et de la clarté.
J’y ai mis de ma personne dans ce combat pour nos droits.
Nous avons laissé du temps mais on continue à se moquer de nous.
Demain il y a intérêt à ce que nos négociations avec le Délégué du
gouvernement aboutissent, sinon je romps avec le silence de ces derniers
jours et je dis tout, comme je le pense. Advienne que pourra car trop
c’est trop.
Salutations,
Fatihou