Faisons connaissance...
Ma femme est prof dans le public, mes parents également, alors que les parents de ma femme sont dans le privé. Les profs se reproduisent, c’est pas bon...
D’abord sache que je suis prof de maths sciences (certifié, en activité et à plein temps depuis +15 ans) et passant le concours après 1995, j’ai choisi le PLP (à dessein) dans le privé mais j’ai commencé comme MA dans le public. J’ai choisi le privé pour garder une certaine liberté sur les lieux de mutation et par certains choix basés sur la différentiation des deux (S) de l’éducation public/privé. Malgré que le privé soit sous contrat, il conserve une certaine autonomie mais également des inconvénients car toute la gestion administrative (secrétariat, comptabilité, direction, CPE, surveillant, femme de ménage, chef cuisinier, entretien...) est à sa charge.
Je suis donc en activité de prof (j’ai 20h cette année) mais comme je suis dans le privé, il y a trois ans, on m’a proposé de prendre des responsabilités dans l’établissement. C’est l’organisme de gestion du privé (OGEC) avec lequel j’ai discuté et qui me paye (depuis 3 ans) pour accepter ou pas la fonction proposée : transition collège/lycées LGT/LEP (responsable pédagogique 3e/2nde) et responsable des emplois du temps (il y a 120 profs en tout). Pour cela j’ai donc 2 payes, une venant du Rectorat (2300 € net/mois) et une autre venant de l’OGEC (800 € net/mois qui correspond environ à 6h/semaine annualisées). Donc tu vois j’ai du boulot mais je ne suis pas un « caporal de l’état », je peux arrêter quand je veux et faire prof seulement. On me propose, j’essaye et je constate une autre facette de l’Enseignement, celle de la gestion des équipes pédagogiques, celle de l’impulsion donnée à l’image de l’établissement, mais il ne s’agit pas du tout d’élite, c’est un établissement « spécialisé » en arts appliqués pour le lycée professionnel (infographie, photographie, audio visuels...), le lycée technologique (STD2A) et le post bac (BTS Design graphique, MANAA, Diplôme des métiers de l’art et du Design...). Le lycée général ne peut pas nous faire vivre. La majorité de nos élèves (70%) font plus de 100 km pour découvrir les arts appliqués.
Il faut comprendre que le privé s’auto gère, on applique les directives étatiques (qques différences avec le public qui concernent tout ce qu’est autour de la pédagogie) pour simplifier on est plus libre mais on a pas de service « clé en main » comme dans le public pour gérer ce qui n’appartient pas à l’état (les locaux, certains personnels, l’inscription des élèves hors zones...). C’est plus dur, surtout là où je suis (zone plutôt isolée) car il faut faire tourner la boutique et comme dans le public, les heures pédagogiques données par le Rectorat sont les mêmes et elles sont insuffisantes même pour appliquer une idéologie en désuétude. Je suis d’accord avec toi.
Cependant je trouve que la réforme du collège est bien (dans son esprit, mais elle ne va pas encore assez loin dans l’interdisciplinarité) et que la réforme du LGT est bien aussi pour décloisonner les filières et je suis également convaincu (comme toi) que l’enseignement scientifique y perd (en heure prof) mais que les élèves y gagne pour choisir librement les parcours envisagés dans un schéma de combinaisons propres en associant différentes spécialités décloisonnées (et ce mot est très important). En fait la réforme du lycée général et technologique (dans son esprit, dans la structure des évaluations...) se calque sur celle du lycée professionnel mise en place depuis presque 10 ans, elle a permis de dynamiser à nouveau l’enseignement pro par une meilleure reconnaissance, une plus grande autonomie des équipes pédagogiques, oraux, CCF, pédagogie par projet...
La pédagogie et le système hiérarchique de l’éducation nationale sont imparfaits, mais tu as extrapolé mes idées et comme l’exprime Laurent, le débat est nécessaire, mais les insultes personnelles sont inutiles, déjà il faut se présenter !