Question hyper sensible que celle des médias, qui assurent la
respiration de la démocratie. Aujourd’hui, on manque un peu d’air, sensation heureusement
compensée par Internet.
Il n’existe pas de solution simple, il n’y a pas de structure
garantissant la liberté d’expression. Il y a surtout des journalistes, bons ou
mauvais.
Un journal du peuple, comme proposé par un commentateur, ne
garantit rien du tout. La Pravda du temps de l’URSS, journal très riche en
informations, est le meilleur exemple historique de journal du peuple. Nos
médias audiovisuels publics financés par le peuple ne me satisfont pas du tout.
Ils ne rendent pas compte de la diversité des opinions des Français mais, outre
qu’ils nous coûtent cher, expriment et diffusent l’état d’esprit d’une partie
de la classe dominante, celle attachée à la fois au libéralisme économique
mondial et aux avancées sociétales ouvrant de nouveaux marchés.
Nos journalistes adorent les idées, les idéologies, les partis
pris, la littérature. Ils aiment se compter parmi une avant-garde progressiste à
la crête du tissu social. Cela n’en fait pas de bons journalistes a priori sauf - cas exceptionnels - s’ils ont un vrai talent littéraire qui les
rapproche des écrivains.
Les journalistes anglo-saxons sont plus près des faits, mais les
repeignent ensuite aux couleurs d’une morale puritaine lourdingue orientée
business.
Les bons journalistes donnent la parole au réel, aux cultures et
classes sociales qui leurs sont étrangères en s’effaçant. Les mauvais
journalistes parlent d’abord d’eux-mêmes, de leur culture, de leurs envies et
des désidératas de leurs patrons.
Nous avons les médecins, les ingénieurs, les scientifiques, les
marins, les militaires, les haut-fonctionnaires … parmi les meilleurs au monde.
Pourquoi nos journalistes sont-ils aussi médiocres ? Il faudrait leur
poser la question.