« D’abord, au 15ème siècle, le Portugal fut le premier royaume blanc et chrétien négrier, grâce au soutien financier de l’Ordre du Christ-Jésus. »
Vous n’avez pas l’air de comprendre que dans les royaumes chrétiens catholiques, le pouvoir temporel (Roi) est séparé du pouvoir spirituel (Pape).
L’esclavage a régulièrement été condamné par l’autorité de l’Église, et sur les terres chrétiennes, l’esclavage, pratique courante sous l’empire romain, a été interdit sous peine d’excommunication au Moyen-âge.
Thomas D’Aquin, un des plus importants guides spirituels de la chrétienté, écrivait au XIIIème siècle que l’esclavage est un
« pur péché », toutes les créatures humaines ayant droit à la justice et à la dignité. C’est sur cette base que l’Église qualifia l’esclavage de
« péché contre la dignité humaine ».
En 1437, le Pape Eugène IV publia la bulle « Sicut Dudum », qui menaçait d’excommunication les esclavagistes.
Les Papes Pie II (1458 à 1464) et Sixte IV (1471 à 1484) édictèrent des bulles condamnant sans équivoque l’esclavage.
Le Pape Paul III (1534 à 1549) édicta une bulle condamnant l’esclavage en Amérique en ces termes :
« Satan, l’ennemi de la race humaine, a remué le monde de ses alliés qui, désirant satisfaire leur propre avarice, osent affirmer en long et en large que les Indiens de l’ouest et du sud puissent être réduits à notre service comme des animaux brutaux, sous le prétexte qu’ils ne connaissent pas la foi catholique. Et il les réduisent ainsi à l’esclavage, les traitant par des afflictions qu’ils emploieraient à peine avec les animaux. Nous considérons que les Indiens eux-mêmes sont des hommes vrais. Par notre décret apostolique d’autorité, déclarons et décrétons par ces lettres que ces mêmes Indiens et tous autres peuples, même s’ils sont en dehors de la foi, ne doivent pas être privés de leur liberté ou de leurs autres possessions et n’ont pas à être réduits en esclavage, [...] quoi que ce soit qui soit fait en contradiction de ce que nous disons est proclamé comme nul et non avenant. »
C’est l’Église, qui, informée par les missionnaires, condamna l’esclavage des Indiens par les conquistadors et les trafiquants d’esclaves noirs dans les Caraïbes.
Le 22 avril 1639, le Pape Urbain VIII publia la bulle « Commissum Nobis » menaçant d’excommunier les esclavagistes. Quand cette bulle fut diffusée par les jésuites, grands défenseurs des Indiens, à Rio de Janeiro, ceux-ci furent agressés et expulsés en raison de leur opposition à l’esclavage et de leur volonté de faire appliquer les décisions du Pape.
Bien que n’ayant pas réussi à éradiquer l’esclavage, l’Église parvint, par son autorité morale à défendre
« les droits des esclaves et leur bien-être matériel » (Codigo Negro Espanol), imposant des obligations aux propriétaires d’esclaves. Les jésuites protégèrent et éduquèrent les Indiens Guarini jusqu’à ce qu’ils deviennent des êtres libres (XVII-XVIIIème siècle).
C’est ce travail de sape sur plusieurs siècles, qui déterminera l’occident à se remettre en cause, et qui deviendra la PREMIÈRE CIVILISATION AU MONDE à abolir l’esclavage.