De manière plus générale les expériences de Krugman sont assez intéressantes. Il montre que la télévion génère des ondes cérébrales typiques de l’état de sommeil éveillé.
Dans cet état, les informations reçues sont de l’ordre de l’apprentissage passif, c’est-à-dire de la transmission d’un message ou d’une information sans travail intérieur ; une des propriétés de cette activité ensomeillée est la libération relative d’endorphine, hormone de plaisir.
La télévision entraîne autant de dépendance que de plaisir (d’un point de vue chimique). Il n’est pas anodin de constater qu’elle entre facilement dans les foyers pauvres, qui n’ont que peu d’occasions d’éprouver du plaisir et de la facilité ; pas un hasard de trouver une télé allumée toute la journée chez les plus pauvres et les plus isolés.
On peut dire que le scénario de la Télé-Réalité est celui de la romance contemporaine - du Roméo et Juliette du pauvre. Tous vous diront au fond ceci : « je sais que c’est débile, mais ne m’embête pas ».
La communication par la télévision est une technique complète, qui intègre celle
du cinéma, de l’information, du design cognitif et du marketing
(musique, visuel, rythme, ordonnancement). Le scénario est donc bien sûr aisément
formulable, mais c’est plus que cela dans sa ligne programmatique : c’est une doctrine qui a un modèle économique (la consommation) et une fonction sociale (le contrôle).
Un parti pris idéologique donc, et dangereux quand il s’agit des scénarios de l’information. Serait-ce un hasard qu’une petite minorité de riches et de puissants en soit la propriétaire ?