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Commentaire de simazou

sur L'inacceptable massacre des Palestiniens par Israël


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simazou 24 mai 2018 15:38

@abelard

La France et l’Europe sont dans une phase de déclin économique, politique, culturel et démographique, dont il leur sera très difficile de sortir. Ils seront vraisemblablement, dans quelques décennies des appendices du monde musulman.L’anesthésie et le mensonge qui précèdent la mort règnent déjà. 

L’Europe compose avec les pires et évite tout ce qui peut lui amener des ennuis.On préfère se dire coupable de d’affronter ses responsabilités.Il semble qu’il n’y ait sur terre que le pauvre palestinien. 

L’Occident est prêt à pleurer des Juifs victimes, mais pas reconnaître un peuple Juif vivant. Les antisionistes les plus radicaux déclarent combattre l’antisémitisme. En fait c’est un jeu rhétorique qui leur permet d’exprimer sans réserve un profond antisémitisme dont le but est le même qu’hier : la destruction de l’Etat d’Israël. Tous ces braves gens souhaite-t-ils, sans oser le dire, que la paix en question conduise à la destruction d’Israël, puis plus tard à celle de toutes les sociétés encore libres.

Le manichéisme, (rien n’est justifiable pour Israël, tout l’est pour ses pires ennemis), la mythologisation, (Israël est intrinsèquement doté d’une valeur négative absolue, le « sionisme »), et la démonisation, (aux tares traditionnellement attribuées au judaïsme par les judéophobes, le sionisme ajoute la monstruosité du nazisme). Dans « L’avenir d’une illusion », Freud définit ce terme comme suit : Nous appelons illusion une croyance, quand, dans la motivation de celle-ci, la réalisation d’un désir est prévalent, et nous ne tenons pas compte, ce faisant, des rapports de cette croyance à la réalité. 

Ce qu’on appelle la « nouvelle judéophobie » a donc pour noyau dur une haine sans limite d’Israël, disons une israélophobie radicale, caractérisable d’une façon élargie comme un antisionisme absolu ou inconditionnel, de type démonologique, dont l’objectif final est le démantèlement ou la destruction de l’Etat d’Israël. 

L’armée israélienne est devenue la cible de campagnes de diffamation visant, par un rappel démagogique à l’émotion, à ternir l’image d’Israël. Une véritable opération de déshumanisation des « sionistes » a été orchestrée par tous les ennemis d’Israël, avec la complicité des médias manquant gravement à leur devoir d’objectivité.

Même si les images sont truqué et fausses, certains journalistes croyant pouvoir se justicier, déclarent ingénument : les images correspondent à la réalité de la situation. Telle est la tyrannie de l’idéologiquement correct, fondé sur un sommaire manichéisme : d’une part les méchants agresseurs israéliens, d’autre part, les innocentes victimes, représentées par les enfants palestiniens, avec des visages d’enfants qui souffrent. 

Le « bon Juif » ne peut être, à leurs yeux, que le Juif départicularisé, donc déjudaïsé, soit le Juif non-juif, le « Juif de négation » (comme dit J.C. Milner) ou l’« Alterjuif » (comme dit Shmuel Trigano), voire le Juif antijuif. Alain Badiou le Maoïste, fit remarquer que, de l’apôtre Paul à Trotski, en passant par Spinoza, Marx ou Freud, l’universalisme créateur ne s’est étayé du communautarisme juif qu’en créant un nouveau point de rupture avec lui. Pour ce partisan de l’hypothèse communiste, pense que différents types de ruptures supposées libératrices apparaissent comme autant de progrès. Le bon geste universaliste est, pour Badiou, de rompre avec le judaïsme et l’Etat d’Israël, Etat raciste et colonialiste par excellence.

Simultanément, selon Edgar Morin, Alain Badiou et bien d’autres, les palestiniens sont les nouveaux juifs et ils sont menacés de dispersion en tant que peuple, ou même victimes de génocide, et confrontés aux juifs israéliens, nouveaux bourreaux. On déteste les juifs qui se lèvent et se battent ; on les préfère en loques, rongés par le typhus et les poux. Cette chair juive, suivant une persistance obstinée dans l’histoire de l’antijudaïsme chrétien, ne peut être perçue que comme charogne ou charognard, chair qui pourrit sous le typhus et les poux et conduit à la rédemption. Adorable uniquement dans sa souffrance salvatrice. 

« Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, écrivait Julien Freund nous n’en n’auront pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pourrez lui faire les plus belles protestations d’amitié. Du moment qu’il veut que vous soyez l’ennemi vous l’êtes… ( la paix ) n’est pas n’importe quelle reconnaissance, mais la reconnaissance de l’ennemi ».

Pierre Manent introduit la religion : « comment ne pas voir que le monde présent s’organise selon les polarités politiques qui recouvrent des divisions religieuses…sans doute par crainte de les aggraver, de les rendre inexpiables, en les transformant en guerre de religion » L’Europe est chrétienne mais ne parvient pas à le dire. Il rejoint son questionnement. Il s’interroge en tant que spécialiste de l’histoire de la philosophie politique sur la perception « presque douloureuse » d’un démantèlement en cours de la nation, avec « ses conséquences incalculables au plus intime de chacun d’entre nous ». Nous sommes bien au centre de la question de la pérennité de la civilisation occidentale. 


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