@Olivier Perriet
Marine Le Pen n’est pas l’élément indépassable du souverainisme français et la situation italienne est le produit d’une conjoncture très particulière. La Ligue et le M5S n’avaient jamais été prévus pour gouverner ensemble et la manoeuvre menée par Salvini est un chef d’oeuvre de stratégie politique.
Alors que bien des analystes annonçaient que la Ligue allait se faire supplanter par le M5S, c’est le contraire qui se produit. Dans les sondages plus récents, les deux mouvements sont au coude à coude, lorsque ce n’est pas la Ligue qui en tête, ce qui revient à dire que la Ligue a gagné 12 pts depuis les élections du 4 mars, tandis que le M5S en a perdu 4.
Faire sauter la coalition par désaccord avec Salvini, serait suicidaire pour le M5S, puisque d’autres sondages font apparaître que, selon les sujets, le ministre de l’Intérieur est approuvé par 60-70 % des sondés. C’est donc bien lui, le vrai leader du gouvernement et, mercredi ou jeudi, il a bousculé tous les protocoles, en rappelant que son pays est le troisième contributeur net de l’U.E.sous-entendant que ce n’est pas gravé dans le marbre, alors que Bruxelles va perdre la contribution britannique (si tout va bien) et que cette année doit être discuté le « cadre financier pluriannuel » pour la période 2021-2027. Qui, soit dit en passant, prévoit de grosses coupes dans les aides à l’agriculture, qui passeront moins facilement en Italie, que dans la France macronienne.