Contrairement à certains faux écolos dont le forum est perclus, je ne suis pas un idéologue, je ne suis donc pas contre la géothermie au Costa Rica, la biomasse en Suède ou le recours au solaire dans le désert du Negev.
En revanche je me prononce pour le nucléaire en France, pensant que ses avantages surpassent de loin ses inconvénients, dont je ne nie pas qu’ils existent par ailleurs, mais comme pour tous les autres types d’énergie quels qu’ils soient, d’où mon objection soulevée - et fondée - à l’attention du simplet de service, qui croit naïvement que de bâtir un système de production électrique basé sur des intermittents serait sans conséquences environnementales, objection que vous avez vous même caricaturée, ce qui est d’autant plus navrant.
On a le droit de ne pas être d’accord, mais ceux qui souhaitent sortir du nucléaire pensant à l’inverse que ses inconvénients priment ses avantages ont le devoir d’expliquer en amont par quoi, à quel coût, et dans quel intérêt écologique il le remplace. Sinon c’est de la fumisterie. Or nous sommes entourés de fumistes, qui ne savent pas de quoi ils parlent. Mais ce qui ne les empêchent pas de pérorer, bien au contraire.
Aussi et évidemment qu’il peut être intelligent et pertinent de développer l’énergie solaire pour des pays qui n’ont technologiquement pas accès au nucléaire (et dont il n’est même pas souhaitable qu’ils l’aient) et qui disposent de vastes espaces inhabités et baignés de soleil (Maroc, Australie, Golfe persique etc…). Idem pour l’éolien pour ceux qui disposent de fort gisement de vent. Idem pour la géothermie en particulier haute température (Indonésie, Philippines, ou Costa Rica donc), la biomasse (Suède, Brésil) ou l’hydroélectricité (Suisse).
Mais installer des panneaux solaire sur les toits d’Ile de France et des éoliennes en Picardie alors même qu’en France 90% de notre électricité est décarbonnée, désolé je n’y vois strictement non seulement aucun avantage, mais même exclusivement que des inconvénients, entre autre : allocation inutile de capitaux en contexte de fortes contraintes budgétaires, faible facteur de charge, intermittence à gérer par l’adjonction d’un stockage massif ou d’importants moyens de sauvegarde, aucune contribution à la baisse des GES (puisque production déjà décarbonnée), utilisation de ressources rares constitutives de certains panneaux et rotors, marché déjà saturé par les constructeurs étrangers et en particulier chinois (bilan CO2 minable) etc...
La France joue sa partition avec ses atouts et ses handicaps : elle maitrise la filière nucléaire, c’est démontré par cinq décennies de mise en oeuvre sans incident majeur, et à un coût raisonnable ; elle exploite d’hors et déjà au maximum son potentiel hydraulique, parfait complément du nucléaire en tant qu’énergie de pointe. Elle dispose par ailleurs d’un faible potentiel géothermique (3 à 5 GW tout au plus selon le BRGM, équivalent de 2 à 3 EPR), et n’a aucun intérêt donc, dans sa situation (qui n’est pas celle encore une fois d’autres pays) à investir massivement dans l’éolien, la biomasse ou le solaire pour cause de double emploi coûteux et inutile.
En revanche il faudrait être favorable au développement du chauffage par cogénération, en particulier pour les collectivités et les logements collectifs, comme pour la subvention des pompes à chaleur, qui sont les dispositifs de chauffage avec le meilleur rendement.
Enfin, dans un renversement de perspective redoutable pour vos préjugés à mon égard, je ne comprends définitivement pas le bien-fondé de la monomanie antinucléaire qui se déverse à l’heure actuelle en France par le truchements d’organisations pour le moins suspectes. C’est au mieux du délire d’idéologue en mal de reconnaissance, de l’hystérie anti-science et anti-rationnalité. Au pire une offensive coordonnée et planifiée par des forces qui visent à réduire nos prérogatives de souveraineté, et nos avantages de compétitivité dans la guerre économique mondiale qui se mène. L’un n’empêchant pas l’autre.
Pourquoi nos « écolos », nos idéologues en fait, ne priorisent-ils pas sur la question du fossile gros pourvoyeur de GES, agent majeur du changement climatique, pourvoyeur de la pollution atmosphérique quotidienne responsable de dizaines de milliers de morts en France chaque année (et des centaines de milliers en Europe), du déficit abyssal de notre balance commerciale, de l’enrichissement de pays producteurs qui pour certains se révèlent nos ennemis mortels ? Je vais vous dire : c’est affligeant de bêtise.