1 - Cela est perçu donc cela existe.
2 - Cela échange donc cela vit.
3 – « Je pense donc je suis »
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@Taverne
Je crains que vous ne déformiez quelque peu la pensée de Descartes en la tirant du côté de la formule de Berkeley :« esse est percipi aut percipere » (être, c’est être perçu ou percevoir). A l’époque de Descartes, qui correspond à celle de la naissance de la physique moderne, s’il y a une chose dont on se défie, c’est bien de la perception, laquelle passe nécessairement par les cinq sens, et qui est à l’origine de toutes les erreurs du passé. Par exemple je perçois très bien que le soleil « tourne » dans le ciel puisque je vois bouger les ombres, mais je n’ai aucune perception, en revanche, de la rotation de la terre.
Le « Je pense, je suis, cela est indubitable » des Méditations métaphysiques ne découle d’aucune perception. Dans le doute hyperbolique du début, Descartes perçoit bien qu’il a un corps, des mains et des pieds, mais cela ne lui garantit pas du tout qu’il existe C’est ce que Husserl appellera bien plus tard une « intuition originaire », de nature transcendentale, c’est-à-dire purement intellectuelle et rationnelle. Au reste considérez, dans la même suite des Méditations, la question du morceau de cire : la cire ne se connaît pas par la perception puisque sa forme, sa couleur, son odeur, changent continument selon les variations de la température. Elle ne se connaît par une « inspection de l’esprit », et c’est cette inspection de l’esprit, indépendante de l’expérience des sens, qui reste la seule source légitime de la certitude cartésienne.