Quid du corporatisme dans cet article ?
Il me semble qu’un des piliers du fascisme, et aussi de
toute organisation hiérarchique par définition autoritaire, réside également
dans le corporatisme.
Ce dogme, cette transposition de la réalité d’une société,
de l’écosystème voire du monde pour les croyants, vers l’image de notre propre
corps, qui postule que tout, notamment la société, fonctionne comme le corps
d’un individu, est simple à expliquer.
Avec une tête, des membres, des organes etc. Cette
aberration justifie une classe dirigeante : la tête, des exécutants : les
travailleurs, un Dieu qui conçoit tout et un chef qui le représente etc.
Comme pour construire une maison, il a fallu un architecte disent les témoins
de Jéhovah, et pour le monde il a fallu Dieu.
« Qui mieux que lui connaît les problèmes de l’heure » était un
slogan à la gloire de Pétain.
Au contraire, dans la réalité du monde et tout particulièrement de l’écosystème
dans lequel nous vivons, l’humain n’est qu’une cellule, ou un parasite, selon le
point de vue de chacun.
Ni homme, ni Dieu, ni bête ne décide de la naissance et de l’organisation des
micro-organismes dans l’océan, ni de la direction des nuages dans le ciel. Le
mythe que l’humain va y arriver un jour est néanmoins constamment entretenu.
En cas de guerre nucléaire ou de chute d’une météorite qui modifierait
radicalement le climat, ce sont les micro-organismes les plus petits et les
plus nombreux qui survivraient le mieux. Ce sont bien les êtres simples et
nombreux qui, de par l’évolution « naturelle » se sont complexifiés au
cours des millions voire des milliards d’années. Ce ne sont pas les êtres
complexes qui ont donné naissance aux vivants simples mais bien l’inverse. Ce
simple constat de la fragilité de l’espèce humaine, que n’importe qui ressent
après une catastrophe naturelle, est des plus angoissant et des plus perturbant pour notre ego.
Aux plus petits enfants on dit que leurs parents proches dorment quand ils sont
morts pour ne pas leur faire affronter le décès immédiatement et la peur de devoir affronter la vie tout seuls. Aux plus grands
on explique que plus on monte dans la hiérarchie, plus il y a d’intelligence et
de pouvoir avec Dieu tout en haut. Restez des enfants ! Papa s’occupe de tout.
Il sait tout, il voit tout, il s’occupe de tout. Les enfants se croient impertinents
et tout fiers, rien qu’à l’idée d’oser critiquer papa. Ils se sentent forts en
faisant partie du grand corps et finalement demandent à pouvoir respecter le
chef tant aimé.
C’est aussi ça le fascisme. Non ?