Sur Homère, je n’ai jamais trouvé mieux que la 4 eme de couverture du fulgurant Pierre Desproges , pour son roman « des femmes qui tombent ».
Pourquoi c’est toujours les mecs brillants qui meurent, et pas les footballeurs ? Hein ?
"Après avoir lu ce livre, mon éditeur, ma sœur et ma femme me
demandent pourquoi l’aubergiste Gilberte a la tête enfermée dans un sac
plastique, au moment où son corps pendu est découvert dans le cellier.
Je réponds que je n’en sais rien. Peut-être s’agit-il d’un ultime geste
de coquetterie assez compréhensible de la part d’une femme qu’on devine
accorte mais pudique et qui aurait jugé inconvenant de montrer une
langue au premier découvreur de cadavre venu ?
Mais peut-être pas.
C’est un mystère.
Il faut parfois laisser trainer des mystères à la sortie des livres.
Aux
derniers chants de l’Odyssée, qui célèbre le retour à Ithaque, l’auteur
n’évite-t-il pas, et avec quelle délicatesse, de s’étendre sur la
surprise d’Ulysse décelant une odeur d’after-shave au fond du lit
conjugal enfin retrouvé ?
Le lecteur aura compris que ce livre, Des femmes qui tombent, est en réalité un humble mais profond hommage rendu à Homère et à sa cécité."
L’auteur.