Dans « Le muselage universel » écrit en 1896 par le Père Peinard, et cela a son importance, voilà ce qu’écrivait l’Émile que j’aimais bien, page 32 du tout dernier PDF que je lui ai entièrement consacré, au roi de l’argot et du sabot ; Textes choisis anarchistes du Père Peinard et c’est offert le temps d’un billet par La Mère Peinarde ;
Y a pas à tortiller : cette vaste blague de la souveraineté populaire est tombée rudement à pic pour nous faire perdre le nord.
Sans elle on serait arrivé à comprendre que le gouvernement est une
mécanique dont tous les rouages fonctionnent dans le but de serrer la
vis au populo ; puis, avec deux liards de réflexion, on aurait conclu
que le meilleur usage qu’on puisse faire de cette affreuse machine,
c’est de la foutre au rencard.
On en serait venu à conclure que pour avoir ses coudées franches, pour vivre sans emmerdements, faut se passer de gouvernement.
Tandis que, grâce à l’embistrouillage de la souveraineté
populaire, on a eu un dada tout opposé : on a cherché, — et des
niguedouilles cherchent encore, — à modifier la mécanique
gouvernementale de façon à la rendre profitable au populo.
Comme d’autres se sont attelés à la découverte du mouvement
perpétuel ou de la quadrature du cercle, certains se sont mis à la
recherche d’un bon gouvernement. Les malheureux ont du temps à perdre !
Il serait en effet plus facile de dégotter la boule carrée ou de faire
sortir des crocodiles d’un œuf de canard que de mettre la main sur un
gouvernement qui ne fasse pas de mistoufles au pauvre monde.
Et encore page 37 ; Ils votent suivant les ordres d’un ministre ou les ordres d’un
distributeur de chèques. De sorte que ces 2.300.000 andouilles qui ont
voté pour des bouffe-galette de la majorité, n’ont — même pas eux ! — la
veine d’être représentés selon leur cœur.
En dernier ressort, c’est une douzaine de crapules qui gouvernent
la France : des ministres comme Rouvier, Bailhaut ou Dupuy, des
distributeurs dec chèques comme Arton ou des banquiers comme Rothschild.
Et près de 100 ans plus tard, il leur fait encore peur, le Père Peinard...
JBL