‘Persécution implacable’
En moins de 500 mots, la loi de l’État Nation accorde des droits exclusifs d’autodétermination nationale – le droit de décider des priorités nationales d’Israël, d’importance symbolique et pratique – pour les Juifs, d’où qu’ils vivent, d’Israël ou de l’étranger, et qu’ils aient ou non la citoyenneté israélienne.
La loi ne dit pas, notamment, que les citoyens palestiniens et les autres citoyens non juifs d’Israël ont droit à un traitement égal en vertu de la loi.
La loi donne également à l’hébreu un statut supérieur à celui de l’arabe, ce qui en fait l’unique langue officielle de l’État et réduit le dernier à une simple langue avec un « statut spécial ».
En effet, la loi de l’État-nation, qui, en tant que loi fondamentale, détient le pouvoir constitutionnel, signifie que le caractère ethnoreligieux d’Israël l’emporte sur son caractère démocratique.
Barenboïm, directeur musical général de La Scala, de l’Opéra national de Berlin et de la Staatskapelle de Berlin, a co-fondé, avec Edward Said, le West-Eastern Divan Orchestra, un orchestre de jeunes musiciens arabes et israéliens basé à Séville.
En tant que citoyen d’Argentine, d’Israël, de Palestine et d’Espagne, il a travaillé pendant des décennies, à travers sa musique, pour amener la réconciliation entre Israéliens et Palestiniens.
Barenboïm écrivait dimanche : « La condition d’occupation et de domination sur un autre peuple correspond-elle à la déclaration d’indépendance ? Y a-t-il un sens à l’indépendance de l’un au détriment des droits fondamentaux de l’autre ?
« Le peuple juif, dont l’histoire est un témoignage de souffrances continuelles et de persécutions incessantes, peut-il se permettre d’être indifférent aux droits et à la souffrance d’un peuple voisin ?
Quatorze ans plus tard, je crois toujours qu’en dépit de toutes les difficultés objectives et subjectives, l’avenir d’Israël et sa position dans la famille des nations éclairées dépendra de notre capacité à réaliser la promesse des pères fondateurs tels qu’ils l’ont canonisée dans la Déclaration d’lndépendance.
« Pourtant, rien n’a changé depuis 2004. Au lieu de cela, nous avons maintenant une loi qui confirme la population arabe comme citoyens de seconde zone, c’est donc une forme très claire d’apartheid ».