Si on regarde bien l’histoire de France les élites francaises ont toujours été anti patriotiques et tentées par l’etranger .Elle n’a du son salut qu’a l’influence de grands personnages , Jeanne d’Arc,St Louis,Francois I etc..jusqu’a De Gaulle.C’est attristant mais la réalité, il y a ce mal francais qui perdure au cours des siècles.
Et puisqu’on parle de l’ENA :
L’ancienne directrice de l’ENA, Marie Francois Bechtel ,députée de l’Aisne apparentée au groupe
socialiste, livre ici un regard très critique sur le rapport des classes
dirigeantes françaises à notre nation. De sa fréquentation des
politiques à celle des élèves des grandes écoles, Marie-Françoise
Bechtel a rapporté de nombreuses anecdotes édifiantes.
interview par médiapart 2014 : extraits
" C’est une idée qui me poursuit depuis assez longtemps. Je me souviens
l’avoir soutenue pour la première fois dans un entretien accordé à
Joseph Macé-Scaron dans le Figaro fin 2000. Je lui avais dit que j’étais
très frappée de voir à quel point les élites britanniques étaient
fières de leur nation. Aujourd’hui, pour moi, c’est plus que jamais un
constat absolu et évident. Les élites françaises ont honte de la France,
ce qui n’empêche qu’elles peuvent avoir un comportement extrêmement
arrogant, même si cela peut paraître paradoxal. Je cite souvent
l’exemple de Jean-Marie Messier. Ce pur produit des élites françaises
avait qualifié les Etats-Unis de « vraie patrie des hommes d’affaires »,
et ce, juste avant de s’y installer. Ici, le propos est chimiquement
pur. Toutes les élites ne sont pas aussi claires, mais beaucoup n’en
pensent pas moins.
.....il est intéressant aussi de se demander quand ce mépris de la nation a
commencé à se développer chez nos élites. Je pense qu’une réponse se
trouve dans les écrits de Jean-Pierre Chevènement. Il a pour la première
fois, me semble-t-il, abordé cette question dans la République contre
les bien-pensants, dans les années 90, il l’a ensuite développée dans La
France est-elle finie ? En substance, il démontre que cette haine de la
France et du peuple date de l’immédiat après-guerre, et je partage
cette idée. Je pense que les élites ont trahi le peuple, qu’elles se
sont compromises avec le régime de Vichy et qu’elles portent sur leur
dos la défaite de 1939, « l’étrange défaite ».
...
Généralement, les hauts fonctionnaires partagent l’idéal européiste angélique et vertueux.
Ils ont tous appris que « l’Europe est notre avenir ». Sur ce sujet, leur
esprit critique est assez peu développé. Ils pensent tous que la France
est une affaire dépassée.
...
Les gens du Trésor sont toute la journée dans l’avion, un jour à
Singapour, le lendemain à New York, pour placer l’argent public. Ils
pensent en anglais. Au bout d’un certain temps, ils ne connaissent plus
la France, c’est juste leur employeur. L’autre administration de Bercy
qui compte, c’est le Budget, et cette direction serait plutôt gangrenée
par l’idéologie allemande, si j’ose dire. Elle est devenue obsédée par
l’équilibre budgétaire.
...Le deuxième élément que le grand public ignore souvent, c’est que
l’ENA fonctionne comme une école d’application de Sciences-Po. Car, ne
nous trompons pas, c’est Sciences-Po, la grande école. C’est là
que les étudiants sont formés, voire déformés. Or Sciences-Po est
devenue « l’école du marché », selon les termes mêmes de Richard
Descoings, qui a reformaté cette école. Cet homme, à la fois très
intelligent et très dangereux, était persuadé que le marché était la loi
et que la loi était le marché. Il n’avait d’ailleurs pas vu venir la
crise. "