Bonjour, alinea

« Arnaque », je ne vois pas trop. Je crois plutôt à la convergence de personnes sincèrement convaincues de la nécessité de faire valoir des visions alternatives de la société et de personnes qui ont choisi ce moyen pour se faire mousser ou étoffer leur réseau de relations potentiellement utiles.

A cet égard, je n’arrive pas à déterminer à quelle catégorie appartient Thanh Nhgiem, spécialiste en projets de « développement durable » et conférencière sur ce créneau (elle est par ailleurs prof à HEC). Le « manifeste » et le soutien de Villani lui donnent incontestablement une notoriété plus étendue qui est de nature à booster ses propres intérêts. Mais peut-être est-elle totalement sincère... 

La « folie » est évidemment dans la rupture affichée avec la doxa socioéconomique néolibérale dominante. Mais sur le plan environnemental par exemple, Pierre Rabhi est depuis longtemps un « crapaud fou » respecté. Or, malgré l’extraordinaire lucidité dont il fait preuve, sa voix n’est guère entendue. Il est vrai qu’il est éloigné du sérail des décideurs et qu’il est parfois plus facile de faire progresser des idées lors de pince-fesses sous des lambris dorés...réell

Pour ce qui est de l’histoire des médecins polonais, oui, elle est formidable et injustement méconnue. Bien qu’écrite dans un registre burlesque, a pièce rend hommage à ces héros dont elle est inspirée, même si elle prend quelques libertés avec le parcours réel d’Eugene Lazowski, passé un temps par la Résistance polonaise à l’envahisseur.

A noter - je n’en ai pas parlé dans l’article - que les Allemands ont quand même fini par envoyer une délégation sanitaire à Rozwadow pour contrôler la réalité de l’épidémie. Mais les médecins expérimentés se sont prudemment abstenus de se rendre dans ce foyer infectieux et ont confié cette inspection à deux jeunes toubibs effrayés par le typhus. Leur inspection a été des plus sommaires et, mis au contact de faux malades dans un état de grande détresse (les Polonais ont des talents de comédiens), ils ont validé la réalité d’une épidémie qui a assuré la pérennité de la quarantaine.