@Tythan
J’avoue, d’abord, que je n’ai
vu que de courts extraits de l’interview de NDA, ce qui m’a coûté parce que
cela fait des années que je ne regarde plus Bourdin pour ne pas me gâcher mon
café du matin – un Blue Mountain de la Jamaïque à 150 euros le kilo, ce qui
met l’espresso à 1.30 euro, le seul luxe
authentique qui soit à la portée de gens modestes, et qui est rédhibitoirement incompatible
avec du Bourdin.
Je n’avais pas non plus lu l’article,
à part le chapeau, puis les réactions, en diagonale, jusqu’à celle de Zolko, je
ne connais que trop bien le fonctionnement de la pompe à merde médiatique, La
lecture de l’article m’a montré que c’était encore pire que ce que j’avais déjà
compris. J’avais loupé le coup de l’arabe conduisant au terrorisme. Comment
peut-on tomber dans un piège aussi grossier ? C’était à lui de répondre
que d’apprendre l’italien conduit à devenir pizzaiolo.
C’est le procédé que j’appelle
abonder dans le sens du con
« Il est possible aussi que Nicolas
Dupont-Aignan ait cherché ce buzz et se contrefoutait de passer pour un raciste
aux yeux de Bourdin & Co »
Ce n’est pas le problème. Le
problème, c’est ça : « les
médias moutonniers s’en donnent alors à cœur joie, dans un art consommé du
raccourci, avec, en sus, un appel au peuple unanime qui, sur Twitter, se
moquerait des propos de NDA. »
« Il y a clairement un côté chez NDA :
« vous voulez que je dise ça et bien j’en ai rien à foutre : je
m’affirme contre vents et marée et vous pourrez dire ce que vous voudrez, cela
ne m’atteint pas «
On ne peut pas jouer à ça,
ça peut avoir un impact très négatif sur
une partie, au moins, de l’opinion publique. L’exemple extrême de ce danger, c’est
l’affaire du « détail » de JMLP. Ce qu’il dit n’avait, en soi, rien
de scandaleux, si on n’extrapole pas implicitement « Détail = négligeable ».
Petite leçon illustrée par
deux exemples, pour terminer :
Je ne sais comment NDA réagirait à une histoire de femmes
attrapées par la foufoune, mais certainement pas avec la désinvolte élégance du
Donald : « Propos de vestiaires ! ».Je me dis, parfois, qu’il y
a du génie de la communication chez cet homme-là. Trois jours après le
démarrage des polémiques soulevées par le livre Fire and Fury, il envoyait tout
ça dans les oubliettes, en trois mots toujours, « pays de merde »
Pour paraphraser Brassens
parlant de Céline, je dirai « Je n’admire pas forcément des gens admirables,
mais pour moi, Trump est certainement l’un des plus grands politiques de tous
les temps. »
« NDA est quand même très fort à ce jeu là. »
Mais il n’est gagnant en rien. En tant qu’observateur neutre, mais je comprends qu’en tant que supporter, cela vous procure un plaisir certain, et d’autant que j’ai éprouvé une sympathie toute particulière à l’égard du coureur cylcise suise Tony Rominger, à cause de sa façon de traiter les journalistes par-dessus la jambe