@Drugar
La première chose que je veux vous dire, c’est que la
manière dont vous vous adressez à moi est absolument inacceptable. Je veux bien
que nous ayons des désaccords, je suis le premier à accepter que les débats
puissent être animés. Mais rien ne justifie que vous écriviez "pas la
peine de débattre plus avant avec une personne malhonnête comme vous" ou
bien encore « Vous êtes pathétiques (sic) ».
Franchement, c’est scandaleux d’écrire cela, c’est une
honte. Qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde ? Vous voulez que je vous
insulte vous aussi ? C’est votre comportement qui est pathétique, permettez-moi
de vous le dire.
Sur la forfaiture de Lisbonne, nous sommes d’accord et il n’y
a donc aucun problème entre nous.
Sauf que l’UE n’est
pas un état. Il s’agit d’une structure juridique supranationale.
Certes, mais je ne vois pas bien l’intérêt d’écrire une
telle lapalissade.
Les traités donnent
aux lois émanant de cette structure une force supérieur aux lois nationales :
c’est ce que nous rappel les articles de la constitution.
La constitution ne dit pas du tout cela. La constitution dit
simplement, en son article 88-1, que la France participe à l’UE et que donc sur
les points cités dans les traités européens, la France a accepté de mettre en
commun ses compétences. Mais la constitution ne dit évidemment pas que ce
traité est immuable, la situation peut changer.
Ce sont les traités qui prévoient d’une part que l’application
directe des « règlementsUE » sur le sol de chacun des Etats et que d’autre
part les lois et règlements nationaux doivent se conformer aux « directives
UE », qui leur est donc supérieure. Récemment, le juge national a reconnu
une application directe des directives UE.
A Debout la France, nous sommes tout à fait cohérents :
nous refusons bien sûr l’existence des « règlements UE » et également
l’application directe des « directives UE » par le juge national.
Par conséquent, si
vous désobéissez au traités de l’UE vous bafouez la constitution
Ma première réflexion, c’est de vous dire qu’évidemment ce
que vous dites est un raccourci qui est très contestable juridiquement : comme
je l’ai exposé, la référence est indirecte et il suffirait en fait de revenir
aux conceptions traditionnelles et anciennes de l’ordre juridique français
(soit avant les fameuses jurisprudences « Jacques Vabre » et « Nicolo »).
C’est un bouleversement dans notre droit, mais finalement, ce que nous
défendons n’est rien d’autre qu’un retour à l’ordre ancien.
Ma seconde réflexion, c’est surtout qu’en fait vous vous
trompez de débat, en plaçant la discussion sur un terrain juridique là où la
question est d’abord politique.
Ma troisième réflexion qui prolonge la seconde, est de vous
prendre au mot. Quand bien même un exécutif élu serait considéré comme bafouant
la constitution en prenant une mesure désobéissant aux règles européennes, qu’est-ce
que cela change ? Pas grand-chose en fait à partir du moment où vous êtes
décidé.
Prenons le fameux exemple des travailleurs détachés. Supposons donc que Jean-Luc Mélenchon est élu président de la République et décide avec son
gouvernement, soutenu par la majorité législative, de faire payer aux travailleurs détachés les charges sociales françaises. Une entreprise X agit devant les juridictions de la sécurité sociale. Le
juge me direz-vous lui donnera, en l’état de la jurisprudence actuelle, raison
et condamnera l’Etat à exécuter cette décision.
Certes. Mais vous oubliez plusieurs points : le
premier, c’est d’abord la durée de la procédure : la justice étant ce qu’elle
est, un dirigeant politique disposera pendant le temps de la procédure d’un temps largement suffisant pour créer une situation de fait et obtenir en premier lieu que les entreprises jettent l’éponge, et ensuite évidemment pour obtenir en second lieu de nos partenaires européens le retour à la raison.
Le second, c’est que nous décrivons là l’état de la
jurisprudence actuelle : il suffit simplement de la renverser, et les
juges, même s’ils ne le disent pas, prennent évidemment en compte le contexte
des décisions. Or, par hypothèse, nous avons supposé l’élection d’un homme
politique ayant affiché sa volonté de ne plus appliquer l’odieuse directive « travailleurs
détachés ». Il est donc très probable que les juges, qui ne sont,
reconnaissons-le, pas toujours les hommes les plus courageux qui soient,
changeront de jurisprudence, ne serait-ce que pour ne pas créer une crise dont
ils pourraient être les victimes : à la différence de l’exécutif, ils ne
bénéficient pas de la légitimité de l’élection. Mélenchon pourrait aussi faire voter les armes législatives lui permettant de faire plier le juge. Et je vois mal le conseil constitutionnel refuser la promulgation d’une telle loi, évidemment très populaire, pour les mêmes raisons invoquées que pour les juges.
Qui plus est, quel est
l’intérêt de rester dans une structure dont on refuse de respecter les règles ?
Ce n’est pas ce que nous proposons à Debout la France,
puisque nous proposons de radicalement transformer cette structure.
Mais je me suis déjà exprimé sur le sujet : je vous
remercie de bien vouloir reporter à mes réponses précédentes. On voit bien là
que vous ne cherchez pas à débattre sérieusement.
[L’article 50] indique
qu’il y a un délais de 2 ans pendant lesquels il y a des négociations et que
passé ce délais et même sans accord le pays sort de plein droit de l’UE. Que
voulez-vous ajouter ?
Avant tout, il aurait fallu ajouter que la sortie de plein
droit ne puisse être invoquée que par l’Etat retrayant, puisque le compte à
rebours des deux ans est surtout invoqué par les Européistes pour contraindre
cet Etat. Après, il aurait fallu, sans doute pas dans cet article mais dans un
acte juridique quelconque, préciser quelque peu la procédure de négociation
tout bêtement.