@eric
J’ai bien le terme « semblent » pour exprimer une vérité. Sauf que la vérité est plutôt çà :
« Je n’ai pas connu mon père, il est mort de maladie quand j’étais petit, d’après ce que ma mère m’a dit. Depuis tout petit j’ai souffert avec mon peuple. De nombreux parents sont morts de la rougeole, de la malaria, de la tuberculose, des maladies de Blancs qui tuent encore aujourd’hui. Mon frère, mon grand-père, ma tante sont morts… Ça m’a révolté contre l’homme de la ville. »
« je n’aime pas dire « blanc » tout le temps, je les appelle les Napë. Donc, le Napë se développe beaucoup, la ville croît, et il est aussi venu beaucoup de gens de l’étranger. En Europe il n’y a plus de terre, alors ils sont venus ici, et ça ne fait qu’augmenter la population du peuple non-indien. Nous sommes inquiets, c’est un problème sérieux. Beaucoup de gens se sont habitués à ces choses-là [il touche l’alliance du reporter], ils veulent de l’or, de l’argent et des pierres précieuses. Et de la bonne terre pour faire des briques, prendre du bois… Ce que la nature avait mis sous la terre est devenu comme une jeune femme. Tout le monde veut la voir, tout le monde la veut dans son lit. Ils disent aussi que ça appartient au gouvernement, mais le gouvernement n’a rien planté, non, c’est la nature qui a mis tout ça ici. La surface de la Terre est faite pour que l’Indien cultive sur brûlis, qu’il plante du manioc, des bananes, de la canne à sucre… Tout ce qui fait l’alimentation indigène. Mais le Blanc veut extraire la marchandise de la terre, ça fait longtemps que j’ai appris qu’il pense comme ça. Le Napë ne veut pas préserver la nature, prendre soin de la terre. Il ne pense qu’à détruire, à prendre la richesse de la forêt, à faire commerce du bois avec les pays où il n’y en a pas. Et il y a aussi le problème du braconnage et de l’extraction illégale. Tout est déjà dans le nom : garimpagem, faire des trous… Ils ont tué mon peuple pour de l’or et des diamants. Ils veulent faire des boucles d’oreille pour que leurs femmes soient belles et décorer leurs maisons, décorer les magasins, tout décorer… La pensée, le monde du Blanc tout entier est ainsi. »
« Mais l’homme de São Paulo, de l’Angleterre ou des États-Unis ne veut pas entendre parler de garder la terre en vie, la forêt debout. Il veut tout abattre et en faire des marchandises. Il faut pourtant penser au futur, à ce qui va arriver aux générations futures, ou bien d’ici cent ans notre planète sera comme un terrain de football, sans arbres, sans oiseaux et sans eau propre, sans beauté et sans Indiens. Et quand il n’y aura plus ni Indien ni forêt, cela sera la fin du monde. »