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Commentaire de velosolex

sur La réponse des grandes surfaces aux usagers des petits commerces


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velosolex velosolex 25 octobre 2018 01:01

C’est certain que les villes ont bien changé de gueule. Le choc a du être dur pour certains commerçants n’ayant pas réussi à vendre leur commerce. C’est ce qui est arrivé à mes parents comme tant d’autres. Une affaire florissante, marchant très bien dans les années 60, et même jusqu’à la fin des années 70. Un gros bourg de province très animé, que les paysans appelaient « la ville »...Ils y venaient les jours de marché achetaient des chaussures, laissaient leur bon beurre sur le comptoir et les oeufs. Mon père vendait en campagne. Je l’accompagnais tout gosse. Il me racontait la guerre. Les arrêts au café, où il était connu comme le loup blanc. Il y avait la saison de la chasse, celle de Noël, et puis les paires vendues aux communiantes, avant le retour de la rentrée scolaire. Pas de concurrence, la boutique était connue pour son sérieux et sa qualité. Rien que du cuir, comme disait Souchon...

Il y eut l’ouverture d’une supérette qui ne changea pas grand chose. Puis les licenciements dans l’usine métallurgique commença à rendre les gens plus économes, plus prévoyants. 
Ils boudèrent de plus en plus les modèles cuir, de marque. Mon père réparait beaucoup moins de chaussures. Un supermarché où l’on trouvait tout et le reste ouvrit aux portes de la ville, là où la municipalisé avait crée une zone commerciale. Il faut bien attirer les gens. 
Pourtant ils se tiraient. L’usine laissa 2000 ouvriers sur le carreau. Le commerce vivotait tout de même, grâce à ses fidèles clients. D’autres n’avaient pas eu cette chance. La grande rue était de plus désertée, et les magasins à vendre se succédaient. 
Rien qu’une histoire ordinaire parmi d’autres.......C’est le cœur des bourgs et des villes maintenant qui s’est vidé. Cela a commencé par les petites, mais les plus grandes sont touchées. Une sorte de cancer triste. Il nous reste quelques paroles résignés et nostalgiques, comme dans la montagne de Ferrat...Mais les filles ne veulent plus aller au bal, le formica est devenu vintage, et le ciné se trouve dans la zone commerciale. Quand aux hirondelles.....
J’ai beaucoup déménagé dans ma vie. Je suis revenu à la campagne. En plein dans les années 70..Une droguerie tenue par une ancienne ingénieure des mines, un ciné qui marche avec des bénévoles, et une salle de 70 places. 
Un petit air britanny, avec beaucoup de British à qui parler, ce qui est une forme d’exotisme. A quoi bon aller au bout du monde ? 

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