L’Europe face à son destin : Le piège du nationalisme israélo-compatible
Extrait :
.
Hubert Védrine :
« Le risque de divorce remonte à longtemps. La prise de conscience, pour moi,
c’est le très faible score du oui dans le résultat du référendum de Maastricht.
Plus tard, il y a quinze ans déjà, lors d’un Conseil européen à Laaken, on
reconnaissait déjà que certains citoyens européens avaient l’impression que
leur identité était menacée par la construction européenne !
Mon essai Sauver l’Europe ! est un appel pour réconcilier les peuples et l’Europe.
Pour cela, il faut une révolution mentale des élites qui ont voulu faire l’Europe
par le haut et à marche forcée. Méditons ce qu’a dit récemment Wolgang
Schäuble :
‘‘Cela devient difficile de ne jamais tenir compte des peuples.’’
Les chefs d’État doivent donc prendre une initiative spectaculaire. Il faut
montrer au peuple qu’on l’a entendu et pour cela faire une pause. Organiser
une conférence refondatrice qui commencerait sans les institutions européennes
(Commission, Parlement, Cour de justice). Avec une déclaration solennelle qui
affirmerait, en substance : nous ne serons plus une usine bureaucratique, notre
principal objectif sera de garantir la survie du mode de vie européen dans le
monde. On distinguerait mieux ce qui doit être traité au niveau européen et ce
qui relève, encore ou à nouveau, de la souveraineté des États membres. Ce
préalable permettrait ensuite l’organisation d’un nouveau référendum, en même
temps, dans tous les pays qui accepterait ce processus de relégitimation. »
Jacques Attali, qui a visiblement bien reçu le message d’alerte envoyé par
Hubert Védrine, a fini par revoir sa copie mondialiste pour l’adapter au contexte
actuel.
Jacques Attali actualise sa stratégie :
Le 8 juillet 2018 le Cercle des économistes a organisé une conférence intitulée
« Vers un choc des nationalismes ? », où étaient invités, entre autres, Jacques
Attali et Mario Monti. Conférence organisée pour répondre à l’inquiétude de ces
élites qui voient « la construction européenne menacée par le retour du
sentiment de préférence nationale »
Signe de cette panique, les déclarations de Jacques Attali lors de cette
conférence qui contrastent avec l’idéal mondialiste et l’éradication des identités
qu’il préconise depuis des décennies. Ainsi, il propose :
« Il ne faut pas laisser la nation aux nationalistes…
La nation c’est le cœur des choses… Je pense que la francophonie devrait être un espace aussi intégré, aussi puissant politiquement que l’Union européenne. On peut appartenir à deux ensembles structurés… »
Et il termine son raisonnement talmudique (appelé le Pilpoul) par cette
contradiction dans les termes :
« La nation n’est pas un obstacle à la globalisation »
Or, la globalisation a pour principe la destruction des nations, ou du moins le
transfert de leur souveraineté (politique, juridique, monétaire et militaire) à des
institutions supranationales.
La globalisation consiste, en définitive, à faire de la nation une coquille vidée de
sa substance. »