Un pont trop loin 2/2 (article censuré le 10/09/2018)
Dernier témoin de
la fin d’une époque, la disparition accidentelle du fondateur de
cette république populaire, « éparpillé façon puzzle »
dans un bar de Donetsk. Un « éparpillement » rapidement
attribué par les autorités locales aux forces maléfiques
occidentales, sur la foi d’un indice unique : l’Ukraine ne
posséderait pas la technologie utilisée pour l’attentat, trop
avancée pour ne pas pointer du doigt la perfide Washington. Quid de
Moscou ? rien. Cependant que la Russie aurait eut davantage à
craindre des espoirs déçus d’un combattant de longue date, que
l’Ukraine d’un chef de milice en déchéance. Le défunt
Zakhartchenko, « notre-bien-aimé-président », au
commande de la mini-dictature constitutionnelle depuis son avènement,
partisan de la première heure du projet Donbass, découvrant
l’exercice du pouvoir, jouissant de ses dérives jusqu’à
s’accaparer les maigres richesses encore disponibles du Donbass,
peu partageur avec ses coreligionnaires, entrés avec lui dans les
ordres du « renouveau socialiste », mais surtout, mémoire
vivante, trop vivante, de ces cinq dernières années, cette
personnalité était devenu encombrante . Bien trop encombrante pour
un FSB habitué à effacer les traces avant qu’elles ne parlent. A
Donetsk, on brûle les archives. Mort d’un chef omnipotent et son
cortège de successeurs inconsistants, caciques inexistants d’un
pouvoir sans partage, cinq en un mois.
C’est la fin. Mais
à Donetsk, on ne veut pas voir...
Le Donbass s’est
laissé abuser.
Si l’annexion de
la Crimée avait été une farce, Il en aurait été le dindon.
Et le Pont de
Crimée, l’instrument.