@njama
Bien que connue des historiens et des experts religieux, l’influence politique et économique séculaire d’un groupe connu sous le nom turc de « Dönmeh » ne fait que commencer à apparaître sur les lèvres des Turcs, des Arabes et des Israéliens qui hésitaient à discuter de la présence en Turquie et ailleurs d’une secte de Turcs descendant d’un groupe de Juifs séfarades qui avaient été expulsés d’Espagne par l’Inquisition espagnole aux XVIe et XVIIe siècles. Ces réfugiés juifs d’Espagne furent autorisés à s’établir dans l’Empire ottoman et avec le temps ils se convertirent à une secte mystique de l’islam qui mélangea finalement la Kabbale juive et les croyances semi-mystiques soufies islamiques dans une secte qui finit par soutenir la laïcité dans la Turquie post-ottomane. Il est intéressant de noter que le mot « Dönmeh » ne désigne pas seulement les « convertis douteux » à l’islam en Turquie mais est aussi un mot turc désobligeant désignant un travesti, ou quelqu’un qui prétend être ce qu’il n’est pas.
La secte dönmeh du judaïsme fut fondée au XVIIe siècle par le rabbin Sabbataï Zevi, un kabbaliste qui croyait être le Messie mais qui fut contraint de se convertir à l’islam par le sultan Mehmet IV, le souverain ottoman. Beaucoup des fidèles du rabbin, connus sous le nom de sabbataïstes, mais aussi des « crypto-juifs », proclamèrent publiquement leur foi islamique mais pratiquèrent secrètement leur forme hybride de judaïsme, qui n’était pas reconnue par les principales autorités rabbiniques juives. Parce que c’était contre leurs croyances de se marier en-dehors de leur secte, les Dönmeh créèrent un clan assez secret à l’intérieur de la société.
Le but des Jeunes Turcs était clairement l’abolition du Califat, ce qui permettrait à la « libération » des terres saintes de la Mecque et surtout d’ouvrir la voie à l’établissement d’un Etat israélien dans la Palestine alors ottomane. De cette manière, l’Oumma n’aura plus de repères et le morcèlement du territoire Ottoman – déjà bien mise à mal – s’effectuera d’elle même grâce à l’absence du Califat. Une contre-révolution s’organisa à l’aide de l’entourage du sultan et des hodjas, qui avaient à l’époque un certain pouvoir d’influence et une aura, à l’inverse d’aujourd’hui grâce au Diyanet fondé par Atatürk lui même. Elle n’eu que peu d’ampleur et se traduisit par un échec.
Ainsi, un Etat non confessionnel voit le jour avec la République de Turquie en 1908 autour d’une idéologie kémaliste étrangement similaire aux autres dictatures connues, comme l’Union Soviétique stalinienne par exemple. Notons ici l’étrange similitude entre le surnom de Staline « Le petit Père du peuple » et le nom que s’est donné Mustafa Kemal qui est Atatürk, « Père des Turcs ». En France, dans le même moment, la loi sur la laïcité est promulguée et la mise au pas de l’Eglise, planifiée et exécutée depuis la Révolution Française, devient totale. L’abolition du Califat ne sera effective qu’en 1924, 16 ans après la proclamation de la République Turque et de la destitution du Sultan AbdulHamit II. Cela permettra de soumettre, en douceur, à la Oumma une disparition totale du Califat.
Pour en venir au « sauveur des turcs », Atatürk est né à Salonique (Thessalonique depuis 1912) en 1881. A cette période, les Dönmeh forment une communauté très puissante impliquée dans de hautes fonctions et constituent la communauté juive d’Orient la plus importante. Dans le même temps, c’est aussi le lieu où émergent les premières loges maçonniques touraniennes. En parallèle, c’est le Comité pour l’Union et le Progrès (Ittikat ve Terakki Cemiyeti) qui apparaît dans les hautes écoles militaires d’Istanbul et qui donne naissance au mouvement des Jeunes Turcs avec des formalités d’admission maçonniques et avec des filiales à l’étranger, notamment à Paris.
Dans le même temps, les Dönmeh qui composent les Jeunes Turcs organisent un déplacement massif de la communauté arménienne orthodoxe d’Anatolie, ce qui mènera à des pertes importantes parmi la communauté. Ce que les arméniens de France appellent « génocide » est qualifié par de nombreux autres historiens et des chercheurs turcs comme « victimes de dommages collatéraux » du à une déportation forcée en estimant les pertes à 300000. Ainsi après des décennies de réfutation de tout mal fait envers les arméniens, une partie des turcs commence depuis peu à se réconcilier avec son histoire et à reconnaître certains faits de leur passé sans non plus être d’accord avec les allégations des lobbys arméniens de France qui, liés au Dashnaktsutyun souhaitent des réparations pécuniaires et territoriales, et avancent des chiffres fantaisistes de 1,5 millions de morts. Notons au passage que cet événement précède de peu les grands massacres et les déportations massives des chrétiens orthodoxes de Russie sous l’impulsion de la révolution marxiste-lénino-trotskiste. Il est donc aisé de comprendre pourquoi Israel refuse encore aujourd’hui de reconnaître « le génocide arménien » quand on sait que ce sont des Dönmeh qui sont à l’origine de ces déportations.