@papat
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L’idée que l’antisémitisme est éternel, contenu dans l’ADN des gentils, est en soi une idée profondément antisémite et défendue par Herzl, le fondateur du sionisme politique moderne : « À Paris […], j’ai eu une attitude plus libre envers l’antisémitisme, que je commençais maintenant à comprendre historiquement et à pardonner. Par-dessus tout, j’ai admis le vide et la futilité consistant à essayer de « combattre » l’antisémitisme. »
Parce que si la proposition était vraie, vous devriez poser la question, pourquoi ? Pourquoi tout le monde à travers les âges déteste les Juifs ? Si c’est en effet éternel, inévitable et incontrôlable, alors la conclusion évidente serait que ce doit être la faute des Juifs.
Mais ce n’est pas vrai.Il est absurde de dire que l’antisémitisme a toujours existé ou est inévitable ou qu’il a toujours pris la même forme.
Aujourd’hui, les Juifs hors d’Israël sont bien intégrés dans la plupart des pays. Aucun politicien aux États-Unis, si raciste qu’il soit envers les Musulmans et les Mexicains, n’ose prononcer un mot antisémite. Et les Juifs aux Etats-Unis et en Europe sont aujourd’hui une minorité, mais pas une minorité « opprimée » au sens où le révèleraient des indicateurs socio-économiques. Même les fascistes sortant des pores de la société européenne ont largement tourné leur attention vers les Musulmans et les Arabes et, du moins en public, ont atténué leur antisémitisme.
Israël, loin d’être un « refuge » pour les Juifs, est probablement l’endroit le plus dangereux au monde pour eux.
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Que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu’une nation qui colonise, qu’une civilisation qui justifie la colonisation – donc la force – est déjà une civilisation malade - Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, op. cit., p. 18