@Eric F
"En cas de
dissolution l’opinion peut basculer pour « l’ordre »
comme en 68."
En mai 1968, certes,
les manifestations estudiantines furent, du fait de la répression
policière, très violentes. Ce qui n’est pas le cas des manifs
d’adultes (beaucoup de cheveux gris) des gilets jaunes. Même si les
médias ont monté en épingle les petits dégâts sur les
Champs-Élysées et insisté sur les blessés victimes en fait
d’automobilistes hostiles aux gilets jaunes, ceux-ci ont compris
qu’avec les barrages filtrants, ils conservaient la sympathie des
gens ordinaires.
En 1968, la France
n’avait pas encore achevé cette période de progrès économique que
l’on a appelé plus tard les Trente glorieuses, années pendant
lesquelles le capital s’investissait dans l’industrie nouvelle, avec
le soutien de grands « plans » de développement.
Les importations
étaient contrôlées aux frontières, le prix du pain et de
l’essence étaient uniques pour tout le pays. Le pétrole était
abondant et le chauffage central au fioul apportait aux pavillons un
confort hivernal bien venu et financièrement abordable.
En 1968, le pouvoir
contrôlait l’information télé et papier. Ce qui n’est plus le cas
aujourd’hui avec Internet.
En 1968, le parti
communiste, inexistant aujourd’hui, par l’intermédiaire alors de sa
« courroie de transmission » aux travailleurs qu’était la
CGT, refusait sur ordre de Moscou qui craignait que les successeurs
de De Gaulle soient beaucoup plus atlantistes que lui, tout aventure
révolutionnaire, lui qui se disait pourtant « révolutionnaire ».
Il a fait en sorte que les revendications salariales habituelles se
substituent au grand mouvement populaire que devenait la révolte
estudiantine.
De Gaulle avait des
admirateurs inconditionnels comme ancien chef de la France Libre qui
avait rendu son honneur à la patrie. Il avait mis fin à la guerre
d’Algérie.
Sa personnalité et
notamment son extrême probité personnelle n’était en rien
comparable au narcissisme cynique de Macron.
Bref, tout est
différent entre la situation d’aujourd’hui et mai 68.
La majorité
macronnienne est proprement surréaliste au regard des opinions des
Français qui votent. Lesquelles oscillent entre le dégagisme et
l’hostilité absolue à cette majorité disproportionnée en regard
de son assise sociale.
Ceux qui pensent
dans l’entourage de Macron le savent bien. Aussi il n’y aura pas de
dissolution de l’Assemblée.