Message diffusé par « Les Amis du Festival Résistances » (*).
Il y est question de l’action menée par les Islandais pour faire face à
la crise économique et financière de 2008. Il est toujours hasardeux de
transposer ou faire des comparaisons. Il est en revanche toujours utile
d’échanger et de réfléchir sur la façon dont les autres (citoyens et
politiques) se confrontent pour ne pas être « écrasés » par les pouvoirs
politique, économique et du « savoir ».
Sans nouvelles d’Islande : pourquoi ?
***
Un p’tit air de démocratie... ? et tout ça, sans bruit ?... c’est aussi
une question de mentalité.... les français seraient-ils prêts à en faire
autant ?
Si
quelqu’un croit qu’il n’y a pas de censure actuellement, qu’il nous
dise pourquoi on a tout su au sujet de ce qui se passe en Egypte, en
Syrie ou en Libye et pourquoi les journaux n’ont absolument rien dit (ou
pas grand chose) sur ce qui se passe en Islande ?
En Islande,
- le peuple a fait démissionner un gouvernement au complet ;
-
les principales banques ont été nationalisées et il a été décidé de ne
pas payer la dette qu’elles avaient contractée auprès de banques
de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise
politique financière ;
- une assemblée populaire vient d’être créée pour réécrire la Constitution. Et tout cela, pacifiquement.
Toute
une révolution contre le pouvoir qui a conduit à cette crise. C’est
peut-être pour cela que peu d’informations ont été diffusées pendant
deux ans.
Que se passerait-il si les citoyens européens en prenaient exemple ?
Brièvement, voici l’histoire des faits :
- 2008 : La principale banque du pays est nationalisée. La monnaie
s’effondre, la bourse suspend son activité. Le pays est en banqueroute.
-
2009 : Les protestations citoyennes contre le Parlement font que des
élections anticipées sont convoquées et qu’elles provoquent
la démission du Premier Ministre et, en bloc, de tout le gouvernement.
La situation économique désastreuse du pays persiste.
Par
le biais d’une loi, il est proposé à la Grande Bretagne et à la
Hollande le remboursement de la dette par le paiement de 3.500 millions
d’euros, montant que paieront mensuellement toutes les familles
islandaises pendant les 15 prochaines années à un taux d’intérêt de 5%.
-
2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande que la loi
soit soumise à référendum. En janvier 2010, le Président refuse de
ratifier cette loi et annonce qu’il y aura une consultation populaire.
En mars, le référendum a lieu et le NON au paiement de la dette remporte
93% des voix.
Pendant ce temps, le gouvernement a entamé une investigation pour régler juridiquement les responsabilités de la crise.
Les détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs commencent.
Interpol lance une enquête et tous les banquiers impliqués quittent le
pays. Dans ce contexte de crise, une assemblée est élue pour
rédiger une nouvelle Constitution qui reprend les leçons apprises de la
crise et qui se substitue à l’actuelle qui est une copie de la
constitution danoise.