« Je tiens aussi à rappeler que le problème, ce ne sont
pas les institutions mais leurs acteurs. Quand on se comporte mal, non
seulement sa propre image en pâtit, mais aussi celle qu’on symbolise. Les élus
ont donc une grande responsabilité, et en particulier les parlementaires ».
------> Non, c’est un mauvais raisonnement.
La logique institutionnelle consiste précisément à se fier à
un mode de fonctionnement, à des règles transcendants les humains avec leurs
défauts et leurs qualités. Une bonne institution est celle dans laquelle même
la folie ou la perversité de celui qui l’incarne ne pourrait pas causer de
catastrophe, tandis que la mauvaise institution est celle qui mise tout sur la
vertu des hommes. Si des institutions ne peuvent fonctionner que parce qu’il
n’y a à leurs têtes de grands hommes vertueux, alors c’est qu’elle sont inutiles
et mauvaises.
C’est le fondement de l’institutionnalisme machiavélien :
« Quiconque veut fonder un état et lui donner des lois doit supposer
d’avance les hommes méchants et toujours prêts à déployer ce caractère de
méchanceté » écrivait Nicolas Machiavel.
Et je crois que c’est là que réside le problème de la cinquième
république : elle mise sur l’excellence des homme d’Etat. La cinquième
république a en plus cet immense défaut de n’être réformable que de l’intérieur
en ce sens que pour la réformer, il faut faire partie des institutions. Et
quand le système se corrompt, ceux qui font partie de ces institutions n’ont
aucun intérêt à la réformer puisque corrompus.
Je fais une critique de la cinquième république et non de la
fonction présidentielle qui, elle, me semble nécessaire, souvent on confond les
deux. Une sixième république conservant la fonction présidentielle avec des
possibilités de réformer de l’extérieur est selon moi la bonne alternative.