@Pierre
On mélange tout, le bel canto, le patriotisme, le politique,
la guerre, le sentimentalisme, la
chanson de variété.
Je respecte toutes ces émotions patriotiques et autres …
Mais une chanson de variété réussie, j’ai compris que la variété était le sujet
du fil, ça n’a rien à voir ou pas grand-chose à mon avis avec tout ça.
Une chanson réussie, c’est « Le poinçonneur des Lilas ».
Le rythme, la musique, les paroles (l’acoustique, même si l’on ne comprend pas
la langue), le timbre de la voix de l’interprète
forment un ensemble parfait, magique.
J’ai cité Amy Winehouse comme grande artiste de variété. C’est pas que je comprends toutes les paroles de
ce qu’elle chante, mais ses inflexions de voix, la précision de son chant, les
expressions de son visage, le rythme et la musique forment quelque chose de magique. Je n’ai pas perçu
de magie chez Zara, qui pourrait s’aligner à l’Eurovision. A chacun son goût et sa sensibilité.
Les sentiments et l’art, même mineur comme la variété, ça ne
fait pas forcément bon ménage. Guernica de Picasso, c’est pas forcément des
avions qui bombardent une ville, on peut y voir ce qu’on veut.
Une chanson soviétique célèbre de la 2ème guerre
mondiale que vous connaissez à coup sûr, Katioucha, est réussie non pas parce
qu’elle évoque la guerre, mais elle est réussie en elle-même. Les gens la
chantent dans bien des pays sans forcément connaître le contexte de sa création,
ni en comprendre les paroles.
Mais le style soviétique est dans l’ensemble assez
lourdingue, lourdeur que l’on retrouve dans la musique du 1er
morceau qui fait penser à un bal de province au plus profond de l’URSS, mélange
de tristesse, de sirop, de patriotisme. La peinture soviétique est plus
originale et réussie que sa musique, plus moderne (sans doute influencée par
les peintres russes abstraits de la période révolutionnaire), dans le style « Et
l’acier fut trempé » (peinture visant à illustrer ce genre de roman
soviétique qu’un copain prof. de Français communiste m’avait vivement
recommandé quand on était bidasses et qu’on s’ennuyait, et que je n’ai
finalement pas lu).
Et une notation politique pour la fin : le soviétisme
était un universalisme qui a fait des choses remarquables (l’alphabétisation,
la guerre contre le nazisme) et aussi bien des horreurs (le goulag). En matière
de chansons de variétés, c’était assez triste, du sirop. Le mondialisme que
nous vivons en ce moment est également un universalisme, qui produit l’Eurovision... Les universalismes ne font pas les bonnes chansons.