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L’art moderne (comme si l’art, à chacune de ses époques, n’avait pas été « moderne » !) est un véritable piège à cons ; il n’a pu se développer qu’à cause d’un effondrement général du niveau de culture. Sans le discours grossièrement publicitaire qui accompagne « l’oeuvre » et la commente, il n’y a absolument rien, et celle d’un Soulages, par exemple, n’est qu’un ensemble de taches noires sur fond blanc, lesquelles, bien disposées, peuvent certes avoir une fonction décorative, mais la décoration relève de l’artisanat, pas de l’art.
Je me souviens très bien de galeries « d’art », du cinquième arrondissement, dans les années 80, où l’on pouvait voir, typiquement : une grosse poutre vermoulue au sol, et dans un coin, un tas de cordes. Le mouvement support-surface avait alors le vent en poupe. Le visiteur, évidemment, a priori, ne pouvait rien comprendre et se serait senti très con sans quelque texte qu’on mettait à sa disposition : une manière de manifeste pseudo-philosophique pour expliquer la chose, dans un jargon propre à faire s’esclaffer quiconque disposait d’un minimum de culture philosophique, mais pour les gogos qui étaient en dessous de ce minimum, ce discours abscons marchait mieux que la pub pour des ménagères qu’on n’essaie même plus de convaincre que telle marque de lessive « lave plus blanc ».
C’est un peu ce qui se passe dans la politique aujourd’hui : des sortes de Diafoirus cooptés par d’autres Diafoirus, bardés de certitudes mal étayées, prétendent expliquer au citoyen ordinaire muni de son seul bon sens qu’il faut croire ce qu’ils débitent, à défaut de pouvoir comprendre ce qui, de toute façon, excèdera toujours sa misérable insuffisance.
Quand l’Art a rompu avec l’intelligibilité, il n’est plus rien. Face au Jardin des délices de Jérôme Bosch, ou au grand polyptyque de Van Eyck par exemple, beaucoup de choses nous échappent ; on sent bien qu’après des dizaines d’heures d’observation et d’étude on n’aura fait qu’approcher, sans l’épuiser, le sens de l’oeuvre, et que le discours analytique qu’on pourrait alors produire ne pourrait être que fort réducteur. Que dire devant la brioche de Chardin, plus brioche que n’importe quelle brioche à la boulangerie du coin ? Rien, le tableau qu’on a pu voir et revoir cent fois se suffit parfaitement à lui-même. Dans le cas de l’art dit « moderne », si on supprime le discours promotionnel, il n’y a plus rien qu’une camelote purement décorative pour un intérieur de bobo du goût le plus exécrable.
25/12 17:32 - kalachnikov
25/12 17:28 - jocelyne
@mmbbb Bonjour , pourriez vous préciser où se trouvent ses vitraux ? merci par (...)
23/12 13:01 - Emma Chanussot
Le musée Soulages de Rodez est à n’en point douter un lieu à visiter sans modération, (...)
22/12 13:32 - Christian Labrune
Une autre description de l’œuvre « monopigmentaire » de Soulages, par François (...)
22/12 12:59 - Aita Pea Pea
22/12 12:47 - Christian Labrune
mmbb L’art moderne (comme si l’art, à chacune de ses époques, n’avait pas (...)
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