Nous entendons les prescripteurs d’opinions nous parler de l’extrême-droite ? Mais définissent t-il jamais ce terme omniprésent dans leurs discours de culpabilisation d’une partie du peuple français qui ne croit plus en ses élites ? Je ne crois pas pour ma part qu’il existe une essence de la droite et de la gauche. Ces termes sont mouvants, les clivages qui les séparent n’ont pas toujours été les même. Jusqu’à la fin du XIX ème siècle par exemple ce fut la question religieuse et celle du régime qui opposaient droite et gauche. La gauche fut longtemps libérale sur le plan économique avant l’apparition du socialisme, tandis que la droite refusa longtemps le nationalisme pour se ranger derrière la bannière de l’ultramontanisme (Joseph de Maistre, Louis Veuillot…) . La gauche fut longtemps centraliste alors que la droite voulait la décentralisation voire le fédéralisme ( voir les textes d Amouretti et des félibres dont C.Maurras). Admettons que la droite soit essentiellement le conservatisme et la gauche le mouvement. Quid alors du fascisme qui fut un mouvement révolutionnaire des classes moyennes, du national-socialisme qui fut toute autre chose qu’un mouvement de défense des élites traditionnelles allemandes ? Et comment ne pas voir que le Rassemblement national ou Debout la France ne possèdent pas des éléments programmatiques et principiels qui il y a encore quelques décennies les auraient placés à gauche ne serait ce que sur les questions sociales ? Et la méfiance du peuple qui anime Messieurs Cohn Bendit, Goupil, BHL ne les rangent ils pas dans le camp de la conservation radicale de l’état de chose existant … à savoir à l’extrême droite . On voit finalement que ces appellations contrôlés par les élites peuvent facilement se retourner contre leurs auteurs eux même...