Le RIC est pris dans un étau entre ceux qui le trouvent trop dangereux (conservateurs, profiteurs actuels ou timorés larbins) et ceux qui le pensent trop inoffensif pour constituer un contre-pouvoir, voire assimilable à un leurre.
Une tout autre position, plus nuancée, est de voir que dans le contexte du moment présent, ce RIC voulu par les gilets jaunes est certainement la technique pro-démocratique la plus simple et la plus accessible à une mise en oeuvre quasi-immédiate.
Sans oublier pour autant, en même temps, que tout technique est perfectible et ne saurait être une fin en soi.
Et ce n’est pas parce qu’un certain Chouard l’a lui-même fait remarquer que ceci serait moins vrai :
dans une démocratie véritable, chaque décision politique serait en quelque sorte votée, et le RIC n’aurait plus lieu d’être.
Ce RIC aura d’ailleurs gagné l’adhésion majoritaire lorsqu’au lieu de l’évacuer sans plus d’attention, il sera permis et bienvenu d’en critiquer les défauts.
Sans quoi, se contenter de réflexes claniques de Pavlov dès la perception du seul mot n’est pas digne d’une réflexion constructive.
Or, puisque c’est un référendum le RIC hérite ontologiquement des défauts de tout référendum :
* qui formule la question ? ...
* qui contrôle le tempo (« maître des horloges ») du moment (bien préparé) où la question va être posée et de la collecte des réponses ?
* l’accessibilité à la possibilité d’initier ces référendums est-elle (ou sera-t-elle) équitablement équi-répartie entre chaque citoyen ? (Des individus ou groupes focalisés, spécialisés, dans la manipulation ou le guidage des opinions, ne risquent-ils pas de disposer de plus de temps et de moyens d’atteindre une large audience ?)
* la question posée par un référendum n’admet qu’une réponse binaire !
d’où une dissymétrie entre le pouvoir de poser officiellement des questions (cf point précédent) et le pouvoir d’y répondre officiellement. Avec une latitude infinie dans le choix et la formulation des questions, et un seule position binaire permise pour y répondre ! Même en prenant en compte le dernier recours possible , à l’abstention, la capacité d’expression laissée pour répondre se réduit quasiment à l’onomatopée !
Tout ceci pour signaler encore une fois le droit et le devoir citoyen de persévérer à inventer des pistes d’action lorsque l’art actuel ne permet plus une adaptation convenable à notre environnement.
bis repetita : Les « doléances Kdo » ne s’opposent nullement au RIC et pourraient même contribuer démocratiquement, activement, librement (bénévolement), sans attendre, à le préparer ...