@Paul Leleu
Plus près : 1949
7 octobre 1948, mort du mineur Jansek (Brigitte Blang, PG)
La grève
est décidée par référendum, par quasiment 90% des voix exprimées. Elle
gagne vite tous les bassins. Le référendum a posé comme préalable
l’abrogation des décrets Lacoste, totalement illégaux en regard du
Statut du Mineur, reconnu par l’Assemblée et la Constitution. Un statut
que personne ne pouvait contester. Sauf le ministre de l’Intérieur,
« socialiste », un certain Jules Moch.
Sans attendre la fin des négociations des grévistes avec le cabinet
de Lacoste, Moch envoie des blindés et des CRS dans le Midi et en
Lorraine. Plus de 50 000 hommes juchés sur des automitrailleuses sont
déployés autour des fosses. La force des armes contre les mains des
travailleurs… Le 7 octobre, à Merlebach, le mineur Jansek est abattu à
coups de crosse par les CRS. D’autres tomberont à Alès, à Firminy.
Partout sur les murs, on fait rimer CRS avec… SS. 20 ans après, d’autres
s’en souviendront.
Très vite, le cinéaste Louis Daquin tourne un documentaire qu’il
titre La Grande lutte des mineurs. Tout aussi vite, le film est
censuré ! Ce qui n’empêche pas sa diffusion clandestine dans les
ciné-clubs de la CGT, ou du PCF.
Après 56 jours de grève et des milliers d’arrestations arbitraires
pour faits de « violence », 3 000 grévistes sont licenciés. Et 1 300
condamnés à de la prison ferme. Il va leur falloir attendre 2014 pour
être réhabilités. Et indemnisés.