il y a une part de vrai dans ce que vous dites... mais aussi une part de faux... vous me direz « réponse de normand »... oui, mais c’est ce que je pense.

- je vous rejoins sur les chiffres... même les manifs des syndicats rassemblent plus de monde... sans compter les match de foot ou les concerts... Mais d’un autre côté, cette mobilisation -dans sa spécificité- est réelle aussi...

- sur la complaisance des médias : oui, le direct de BFM chaque samedi, esthétisant une « violence interdite », c’est de la complaisance... on dramatise quelques voitures cramées, pour mettre en scène une révolution qui n’existe pas. Les G-J, c’est un peu la « manif pour tous » de Macron... une opposition qu’on intrumentalise pour faire peur.

- mais d’un autre côté, il ne faut pas nier la sympathie de la population pour cette protestation contre la vie chère... même si on voit moins de gilets-jaunes sous les pare-brise depuis la rentrée de janvier... et que les ronds-points sont nettement moins garnis qu’en novembre... car sympathie réelle ne vaut pas quitus total...

- Mais il me semble que très rapidement, le « prolétariat » a cédé la place au « lumpen-prolétariat » dans les manifs... ce qui explique la tonalité « rouge-brune » et « sans-culotte » qu’a nettement pris la contestation... D’autant qu’on sent qu’un grand nombre de G-J se sont clairemnt politisés sur internet (pour le meilleur et pour le pire), à l’écart des structures traditionnelles... sans doute en lien avec leur situation marginale de « lumpen »...

- ce qui rejoins aussi votre lecture « individuelle » des parcours des G-J... là aussi une notion à utiliser avec beaucoup de précaution, avant de rendre les gens responsables de leur misère... mais la prédominance nette de « lumpen » (aux côtés des retraités) indique clairement des parcours sociaux qui doivent être étudiés... un peu comme chez les marginaux, il existe (en partie) dans le lumpen-prolétariat des choix de vie parfois constestables qui conduisent à la précarité... (même si cette notion doit être maniée avec prudence)... il est clair que certains ont peut-être trop cru aux rêves individualistes et anarcho-autoentrepreneur, et se retrouvent aujourd’hui dans une vraie misère...

moi je leur souhaite de parvenir à une politisation plus accomplie, qui leur permette de rejoindre le reste du peuple... et peut-être aussi (pour certains) de tirer un bilan sur certains choix de vie.