@JP94
Vous portez un jugement sur l’aventure soviétique sur le
fond.
Tel n’est pas mon propos en écrivant « de sinistre
mémoire ». Je me fonde sur l’image du soviétisme en France aujourd’hui, qui
n’est pas bonne, ce qui est confirmé par la disparition des partis communistes
européens.
En Russie, le PC fait je crois, autour de 10 %.
Sur le fond, le jugement des historiens et des gens à leur
suite sur le soviétisme va sans doute évoluer. Ce que vous écrivez n’est pas
faux, et on pourrait ajouter l’alphabétisation menée à marche forcée entre 1920
et 1940. Mais il manque évidemment des
aspects très importants qui ont fortement marqué les esprits occidentaux :
la pression sociale et la répression d’un niveau très élevé.
Il faut lire sur Internet les fax que s’échangeaient les
patrons des régions avec le Politbureau à propos des plans d’élimination de
populations non fiables. C’est géré par quotas. Certains patrons dont Kroutchev,
patron de la région de Moscou, font du zèle : j’en ai éliminé (tué) deux
fois plus que mon quota se vante Kroutchev (il compte en milliers). Staline lui
répond par une note manuscrite sur le fax de Kroutchev : « espèce d’imbécile,
avec qui allons nous construire le communisme si tu fais trop de zèle ». Epoque
terrible, la guerre sera encore pire, en termes de souffrances. Annie
Lacroix-Riz a bien analysé les manœuvres des puissances occidentales à la
veille de la guerre : dans un autre genre, c’est pas mal non plus. Les
Etats sont des monstres froids.