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Commentaire de François Pignon

sur « Sens de l'effort et premier de cordée ». De Coubertin à Macron, 130 ans d'idéologie du sport


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Clark Kent François Pignon 20 janvier 2019 07:33

@Arogavox

Le mot « sport » n’est pas le seul exemple de réintégration dans la langue française d’un des nombreux mots adoptés par l’anglo-normand et fusionnés dans l’amalgame linguistique appelé « anglais », mots oubliés puis rapatriés avec un sens infléchi ou changé.
C’est le ca su mot « flirt » qui vient de « conter fleurette ».
Sport vient du mot « desport » ou « déport », c’est-à-dire « détournement » (des préoccupations, des soucis, des ennuis), synonyme du « divertissement de Pascal.
Votre remarque est intéressante car, pour Pascal justement, le »divertissement« n’est pas un simple amusement. C’est une activité qui détourne notre regard et notre attention de ce qui est important. Pour Pascal, ils s’gissait du salut qu’il identifiait à la foi en Dieu.
Le sport »divertit« en effet, et pas seulement en »amusant« les spectateurs dans les stades, les arènes ou devant les téléviseurs, mais surtout en captant toute l’attention et la dévotion du public qui se trouve réduit à l’état de »supporter« , »tifosi« , »aficionado« .
De la même manière que l’illusionniste attire le regard vers un objet sans intérêts pour que le public ne voie pas sa manip discrète, les médias fascinent la foule pendant que les gens »sérieux" font leur business. Et comme le sport devient lui aussi un business, ça devient pervers.


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