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Commentaire de beo111

sur Lettre à Machiavel au sujet du RIC


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beo111 beo111 20 janvier 2019 08:42

@Zolko

Je ne te laisserai pas parler d’usine à gaz concernant l’élection libre des députés par 577 grands électeurs tirés au sort.

En effet il faut comparer d’une part avec ce qui a existé, et d’autre part avec ce qui existe maintenant.

Le tirage au sort des grands électeurs était monnaie courante à l’apogée de la république de Venise, lorsqu’il s’agissait de désigner un nouveau Doge. Mais dans ce cas il n’y avait pas moins de cinq étages électives, du style on tirait au sort des grands électeurs, qui élisaient d’autres grands électeurs, parmi lesquels on tirait au sort, puis on ré-élisait ou un truc du style. Les détails dans le bouquin bien connu des chouaristes, Histoire du gouvernement représentatif.

Plus loin dans l’histoire, dans la Grèce antique, on peut aussi mentionner l’élection à Athènes de diplomates par la Boulé, chambre tirée au sort tous les ans.

Ce qui existe maintenant c’est le cirque électoral.

Regardons de plus près.

Déjà, la sélection des candidats, cela mobilise des gens dans les préfectures pour vérifier les conditions d’éligibilité des prétendants. Bon, à cette étape on peut dire match nul à priori, puisque de toute façon il faudra vérifier la légalité des élus.

Héhé, quoique non, puisqu’il y aura au maximum 577 élus, donc au maximum 577 vérifications, ce qui contraste avec les plus de 5000 vérifications dans le système actuel (où il faut vérifier pour tous les candidats officiels, même ceux qui ne seront pas élus).

Maintenant passons à la campagne électorale. Alors là Zolko je te préviens je vais te faire souffrir car tu m’as offensé en parlant d’usine à gaz à propos de mon idée.

Panneaux électoraux. Ça coûte un pognon de dingue, c’est chiant à installer et à enlever. Dans le cas d’une élection libre, pas de campagne électorale, zéro.

Les bulletins de vote, des dizaines de millions de bulletins de vote qui font du bien à la nature, dont l’impression est à la charge des candidats, qu’il faudra donc vérifier un par un lors du dépouillement. À comparer avec 577 formulaires à remplir par les grands électeurs.

Ensuite, et c’est pas fini, parlons maintenant du financement. Parce que si l’impression des bulletins de vote et des affiches est à la charge des candidats, l’État, c’est-à-dire nous les contribuables remboursons une bonne partie des frais engagés par les candidats ayant fait un résultat significatif.

Et c’est pas tout, les personnes physiques qui font des dons dans le cadre d’une campagne, hop défiscalisés à hauteur de 66% (si je me souviens bien). Sans parler des partis qui touchent 2 euro de notre poche pour chaque voix reçue.

Tout cela contrôlé par la CNCCFP, commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, j’ai déjà eu affaire à eux, je ne souhaite pas en parler, je risquerais de m’énerver.

Déjà qu’on est tout contents de financer Marlène Schiappa, mais là c’est une belle brochette de connards qu’on engraisse avec le système électoral, sans compter la bureaucratie qui vérifie qui a accès aux aides publiques gnagnagna.

Alors, regardons, ai-je fait le tour ? les panneaux, les bulletins de vote, les affiches, les tracts, les financements, ah, je n’ai pas parlé de la campagne audio-visuelle.

Eh bien allons-y.

Passons sur l’administratif avec le CSA, l’envahissement des écrans télé et des radios publiques par des clips de propagande à la con, tout ça à notre charge bien entendu, l’égalité du temps de parole qu’il est impossible car illusoire de vouloir faire respecter...

Il n’y a pas ce genre de problème dans le cas d’une élection à collège réduit, car il n’y a pas de campagne électorale. Ou plutôt si, mais elle va être vécue par 577 français. Pas un de plus. Donc pas besoin d’affiche, de bulletins de vote, de campagne télévisée, besoin de rien.

Peut-être faut-il donner tout de même une allocation aux tirés au sort pour qu’il puissent effecteur leurs démarches de recherche de représentant dans les meilleurs conditions.

Je dirais à priori un mois de salaire de député.

Tu fais la multiplication, le coût total par élection est largement inférieur à un millions d’euros.

Pour le système actuel j’ai pas les chiffres mais on doit être dans un ordre de grandeur dix fois plus, cent fois plus. Plus de détails dans le livre Le coût de la démocratie.

Il est inutile maintenant de parler des deux dimanches gâchés pour des millions de français, du bordel des accesseurs, de la fraude électorale et de tout ce qui s’en suit.

Juste pour te faire remarquer que le type de scrutin que je propose est vérifiable, ce qui n’est pas le cas du système actuel.

Je te pose la question Zolko, où est l’usine à gaz ? Dans ma proposition, ou dans le système actuel ?


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