J’ai eu mon petit cadeau de Noël : flashé à 87km/h
(compté 82) du côté de Grenoble. 45 €. Ces ploucs de GJ n’avaient pas cassé ce
radar là.
Le Pr.Got est à la fois une référence, et un fanatique de la
sécurité max tous azimuts (alcool, route, drogues …). Personnalité très
respectable, absolument honnête, genre militant de gauche très austère. Avec
cet ancien anapat., on ne fume pas, on ne boit pas, et on fait Paris-Brest à
vélo. Son objectif plus ou moins conscient, c’est 60 km/h sur toutes les routes
(et 30 en ville). Il faut lui reconnaître que ces 50 dernières années (il a
sévi dès la fin des années 60), il a fait un travail fantastique, il a
contribué ainsi à sauver des dizaines de milliers de vies françaises. Chapeau. Mais
on ne rigole pas.
Le 80 km/h généralisé ? Politiquement, une connerie.
Elle traduit la déconnexion des petits marquis parisiens qui nous gouvernent. Ils
viennent de s’en rendre compte. Mais ce n’est pas le sujet. Ces 80 km/h
vont-ils économiser des morts, des BG, de la pollution, de l’argent ? Un
peu de consommation/pollution, sans doute, mais le reste ?
A 3000 morts par an, on approche du plancher. Les deux roues
victimes de la route se moquent un peu des limitations de vitesse. Il y a
évidemment trop de ces jeunes qui se fichent en l’air avec des machines qui
peuvent monter à 250 km/h, mais on ne
sait pas trop quoi faire, sauf à bloquer leur testostérone. Et puis il y a les
piétons, souvent victimes de leur imprudence en ville. Il reste 1800 victimes
en voiture.
Dans un pays où l’on compte 10 000 suicides et 20 000
accidents domestiques fatals, le chiffre de 1800 tués en voiture peut-il être
significativement réduit, et à quel coûts (effets collatéraux) ? La
réponse n’est pas évidente cette fois, et il faudra attendre deux à trois ans
pour y voir plus clair.
En attendant d’y voir plus clair, les autorités auraient du
annoncer que ces 80km/ sont un essai en grandeur réelle sur tout le territoire
sur une période limitée, avec retour au 90 si pas concluant. Et quelques
dizaines de tués en plus ou en moins (stop au terrorisme victimaire) ne
suffiront pas à justifier une mesure qui emmerde tout le monde.
Finalement, le pouvoir a choisi la marche arrière, sans plus
d’arguments que quand il avait passé la marche avant. On devrait contrôler le
taux d’alcoolémie de nos décideurs -).