J’avais trouvé extrêmement prometteur « extension du domaine de la lutte » et adoré « particules élémentaires » puis sortit « plateforme » avec encore quelques inflexions de génie mais pourtant déjà de longs passages s’adonnant à la facilité... En 2001 l’auteur commençait à être très connu... Depuis, pour tous ses autres ouvrages, Houellebecq perdit sa spontanéité autrefois si disruptive et fabriqua du Houellebecq, un peu comme Louis Vuitton répétant son logo depuis tant d’années sur les sacs à main vendus à prix d’or pour les bobos moutons de panurge du monde entier. D’écrivain il est devenu marketer faisant fructifier son entreprise et utilisant systématiquement les mêmes recettes... Pourquoi se gênerait il finalement ? Ayant gagné de façon inespérée le loto de la notoriété universelle pourquoi se remettre en question, souffrir et transpirer alors qu’un public captif et fretillant, émoustillé par les teasings du plan média qui comme dans un applestore achète le dernier Houellbeck ayant l’impression d’être à l’avant garde... Les ingrédients de sa marque : le même ton désenchanté, style juste ce qu’il faut desarticulé, un sujet plus ou moins d’actualité, des critiques qui cherchent la prédiction autorealisatrice.... De plus l’auteur sait avoir la parole rare donc chère... Le conformisme confondant des médias fait qu’à chaque fois on obtient un gros succès de librairie... Quant à moi je fais partie de celles et ceux qui ont décidé de plus acheter le dernier Houellebecq depuis des années, l’écrivain d’antan ayant fait le choix opportun de produire plutôt qu’écrire ...