Ce premier syllogisme est aggravé par l’oubli du fait que « vote » voulant dire vœu (au sens étymologique : c’est un choix ) la technique du scrutin n’est jamais qu’un choix particulier parmi l’infinité envisageable des techniques pouvant être légitimées pour convenir collectivement d’un choix accepté par tous.
Ce syllogisme risque bien de ne pas pouvoir découler d’autre chose que d’une croyance obscurantiste (plus ou moins inconsciente) en une infaillibilité conférée aux individus élus par scrutin ...
C’est probablement l’espoir irraisonné de pouvoir bénéficier de cette infaillibilité supposée qui incite les veautants à vouloir que tout choix politique soit réalisé indirectement par d’abord le choix d’un élu qui, ensuite, choisira par lui-même.
Une autre raison probable de la crainte de laisser chacun exprimer son avis sur tout ce qui le concerne, c’est de penser que le choix individuel sur un sujet donné, aura un poids inversement proportionnel au poids démographique de la population, qui rendrait à la fois insignifiant le choix d’un expert, et aussi-signifiant-que-celui-de-l-expert le choix du pire des béotiens.
Mais, là, ce qui est oublié-occulté, c’est qu’il n’y a aucune fatalité à faire réaliser tout choix par la seule technique du scrutin (sachant aussi qu’une infinité de techniques de scrutin très différentes les unes des autres sont possibles).
Si chacun a l’honnêteté et le bon sens de ne s’exprimer officiellement que sur les sujets qu’il pense vraiment maîtriser, alors rien n’empêche l’expert de divulguer ses arguments, et, si ses arguments sont pertinents, la foi démocratique (corroborée par le fameux théorème du jury mathématiquement démontré par Condorcet) contribuera à phénomène laissant émerger une foule d’adhésions de convaincus qui s’exprimeront dans le sens de ces arguments.
Piste à explorer pour ce convaincre d’une possibilité de co-inventer de nouvelles techniques démocratiques : « doléances Kdo » ...