Aurait-on régressé depuis le siècle des Lumières pour errer encore si loin des « Conditions implicites d’une société démocratique » ?
Un point essentiel du grand classique « Du Contrat social » reste inabordé :
Chapitre 1.5 Qu’il faut toujours remonter à une première convention
« […] Un peuple, dit Grotius, peut se donner à un roi. Selon Grotius, un peuple est donc un peuple avant de se donner à un roi.
Ce don même est un acte civil ; il suppose une délibération publique. Avant donc que d’examiner l’acte par lequel un peuple élit un roi, il serait bon d’examiner l’acte par lequel un peuple est un peuple ; car cet acte, étant nécessairement antérieur à l’autre, est le vrai fondement de la société.
En effet, s’il n’y avait point de convention antérieure, où serait, à moins que l’élection ne fût unanime, l’obligation pour le petit nombre de se soumettre au choix du grand ? et d’où cent qui veulent un maître ont-ils le droit de voter pour dix qui n’en veulent point ? La loi de la pluralité des suffrages est elle-même un établissement de convention et suppose, au moins une fois, l’unanimité. […] »
Un pastiche de la proposition, serait aujourd’hui :
d’où 8 656 346
qui veulent un jupiter ont-ils le droit de voter pour 20 357 977 qui n’en veulent point ?
( cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_française_de_2017 , en se basant sur les chiffres du 1er tour ... car rien ne permet de prouver que les non-inscrits + les votes blancs + les votes nuls aient voulu (cf vœu, étymologie de « vote ») le couronnement d’un jupiter !)