Misérables pauvres, avec vos mains tendues
Pleins de merde en coupures menues,
Quelle tristesse roule en vos cauchemards,
Quel abyssal ennui dans quel plumard
Que vos pensées et vos cœurs sondent,
Quelle très secrète et pleine d’émotion
Vous vivâtes, fétus, en toute direction ?
.....
J’aurais voulu être un fumiste
J’ai du succès dans mes p’tites affaires
J’ai du succès avec l’amour
Je change souvent de paritaires
J’ai mon bureau en bas d’une tour
D’où je vois la ville à l’envers
Et je contrôle mon univers
J’passe ma vie dans les artères
De Bruxelles avec ses clapières
Je voyage toujours en secondaire
J’ai une p’tite résidence solitaire
Seul comme un hôte de la Terre
Mais je supporte pas les prières
’’Pourquoi es-tu heureux ? alors’’
T’as rien qui peut changer de bord
Pour passer de tribord à bâbord.
Je suis heureux mais j’en donne pas l’air
Car j’ai gardé le sens de l’humour
Et puis j’ai le sens de mes repères
Je réfléchis et j’en suis fier
Au fond je n’ai qu’un seul regret
Je cherche ce qui serait à refaire
Dans la vie on fait ce qu’on peut,
Et jamais totalement ce qu’on veut
J’aurais voulu être un fumiste
Pour pouvoir faire des numéros
Quand je me pose sur une piste
Sans être le journaliste
Avec ses ailes de l’illusion
Jamais en manque d’imagination
Fumiste et réinventer la sottise
Sans jamais perdre la mise
Sur le p’tit écran en couleurs
J’aurais voulu être alchimiste
Pour m’amuser des rumeurs
Avoir les secrets de l’anarchiste
Sous l’éclairage du luminaire
Pouvoir m’imaginer visionnaire
Et leur dire pourquoi j’existe