@ velosolex
A propos d’écrivains bretons, l’on peut également citer le poète... provençal Saint-Pol-Roux qui s’était installé dans un manoir nommé Coecilian, situé sur la lande à mi-chemin entre Camaret et la pointe de Pen Hir. Ce lieu a connu des drames puisqu’il a vu en 1940 un soldat allemand tuer la gouvernante et blesser la fille du poète après l’avoir violée tandis que Saint-Pol-Roux était également grièvement blessé. Le manoir a ensuite été bombardé par les alliés en 1944 et incendié. Il n’en reste que quelques vestiges sous la forme de moignons de pierre...
Lors de l’avant-première à laquelle j’ai assisté, j’ai demandé à Rémi Bezançon s’il n’avait pas été tenté d’insérer dans son scénario un contrepoint dramatique sous la forme d’un hommage rendu au poète par le personnage — fin connaisseur de littérature — interprété par Luchini. Le réalisateur m’a répondu qu’il ne connaissait pas cette histoire et que personne à Camaret ne lui en a parlé. A quelques centaines de mètres des ruines de Coecilian, c’est étonnant, et cela montre que décidément les rapports des Français à la culture littéraire deviennent toujours plus ténus, hélas !