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Commentaire de Harveez - Anna

sur Au Maroc, un village autonome : Tizi n'Oucheg


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Harveez - Anna Harveez - Anna 23 mars 2019 23:43

@titi Merci Titi pour votre commentaire éclairé et étayé de chiffres c’est essentiel.

J’ai ecris cet article dans le cadre d’une étude de 2 mois au Maroc visant à souligner les contraintes agraires institutionnelles et économiques majeures des territoires hétérogènes qui le compose, ainsi que les initiatives mises en oeuvre à l’échelle locale qui permettent à l’échelle locale de contourner localement ces contraintes, voire même de les convertir localement en opportunités.

Vous croyez certainement avoir lu entre les lignes et imaginez que je prône une telle vie pour tous les marocains, les français et l’ensemble des gens que je rencontre grace à mon voyage associatif ?

Bien entendu j’encourage tout le monde a s’impliquer localement (si je n’ai pas assez répèté ce mot faites le moi savoir) pour prendre en main son destin et ne pas trop attendre des decisionnaires, notamment politiques, qui font eux aussi, et je pense davantage que mon article « a 3 dirham », miroiter des utopies.

Néanmoins je ne parle la à aucun moment de bonheur, ni ne prévient les migrations urbaines. Au contraire, si vous saviez judicieusement lire entre les lignes, vous auriez compris que l’accès à l’emploi et à l’éducation promue par l’association locale permet justement aux jeunes de se rapprocher des villes et de Marrakech, pour atteindre de plus en plus des études secondaires et supérieures, et s’insérer professionnellement dans des métiers divers. Des métiers saisonniers, comme l’agriculture couplée à des formations de peintre, de constructeur, permettent aux jeunes de garder des liens avec le village et leur entourage s’ils le souhaitent, tout en participant à la vie urbaine sans pour autant vivre dans une précarité qui accompagne souvent l’exode rural.

Finalement, vous avez raison : je suis « hors sol ». Je ne vis pas à Tizi n’Oucheg et n’y ait passé que quelques jours. Je suis « hors sol » car j’ai ensuite voyage au Ghana puis au Kenya, curieuse de découvrir et de souligner d’autres initiatives locales de ce genre. Je suis « hors sol » car je publie une partie des résultats de nos recherches sur des plateformes virtuelles. Ce dont je suis sûre c’est que mieux gérer l’eau à l’échelle locale n’est pas « hors sol ». C’est au contraire continuer de s’y connecter pour mesurer les impacts de chaque action sur ces sols, au quotidien. C’est penser à ce que l’on rejete sur ces sols et ce que l’on preleve de ces derniers.

Après avoir traversé de nombreuses agglomérations marocaines, bien que celles en France comme vous le dites justement ne sont pas si différentes, je crois comprendre la définition du « hors sol ». Alimenter en eau un espace « hors sol » comme une ville où ce dernier est déjà artificialisé ne peut évidemment pas passer uniquement par une gestion de la ressource telle qu’elle l’est dans un village comme Tizi n’Oucheg. Et vous ne me ferez pas prôner ce que je n’ai pas dis.

Je prône la participation citoyenne, le prelevement conscient des ressources et la con naissances des initiatives mises en oeuvre par des citoyens qui certainement nous ressemble plus qu’on ne le pense de prime abord.

Une initiative « à trois dirhams » porte parfois bien plus ses fruits qu’un programme à plusieurs milliers. Et jusqu’ici Tizi n’Oucheg l’a prouvé.


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